Tour de Romandie Féminin : plusieurs équipes exclues après un désaccord sur les traceurs GPS

Le Tour de Romandie Féminin 2025 a débuté dans une atmosphère tendue : plusieurs formations du peloton professionnel n’ont pas pris le départ de la première étape prévue ce vendredi à Villars-sur-Ollon. À l’origine de ce retrait massif, un différend concernant l’utilisation obligatoire d’un dispositif GPS expérimental destiné à renforcer la sécurité en course.

Un test de sécurité contesté

Dans le cadre de cette édition, l’Union Cycliste Internationale (UCI) a introduit un nouveau système de géolocalisation. Chaque équipe devait désigner une athlète équipée d’une balise légère d’environ 30 grammes, permettant de suivre sa position en temps réel. Ce dispositif est destiné à être testé sur trois étapes, avant une possible généralisation lors d’épreuves majeures comme les prochains Championnats du monde.

Si certains voyaient dans cette initiative un outil de sécurité supplémentaire pour les coureuses, d’autres formations professionnelles ont exprimé des réserves, notamment quant à la gestion et à l’entretien de ce matériel (installation, recharge et conservation entre les étapes). Selon plusieurs sources, ce point aurait été à l’origine du refus de certaines équipes d’endosser cette responsabilité.

Des équipes majeures absentes au départ

D’après les organisateurs, six formations avaient menacé en amont de se retirer si la mesure était imposée. Au moment du contre-la-montre inaugural, cinq d’entre elles – Visma-Lease a Bike, Lidl-Trek, Canyon SRAM, EF Education-Oatly et Team Picnic PostNL – ont effectivement refusé de prendre le départ. Seule une équipe initialement réticente a finalement trouvé un accord de dernière minute.

Ce retrait collectif a provoqué une situation confuse peu avant midi, alors que les coureuses s’étaient pour la plupart préparées normalement. Plusieurs favorites, parmi lesquelles Niamh Fischer-Black, Katarzyna Niewiadoma et Marta Cavalli, ont ainsi été contraintes de quitter la compétition avant même de s’élancer.

Réaction de l’UCI

Dans un communiqué publié juste après ce départ perturbé, l’Union Cycliste Internationale a exprimé son regret face à cette décision, rappelant que « ces tests visaient avant tout à renforcer la sécurité des compétitions ». L’organisation a souligné que les équipes étaient disqualifiées non pas pour avoir refusé le dispositif en tant que tel, mais pour ne pas avoir désigné spontanément une coureuse chargée de l’équiper.

Sur son compte X, Jonathan Vaughters, directeur sportif d’EF Education-Oatly, a lui-même indiqué ne pas comprendre totalement les conditions précises fixées par la fédération internationale.

La position des équipes concernées

Dans un communiqué conjoint, certaines formations telles que Visma et Picnic ont affirmé être « choquées et déçues » de leur exclusion. Elles disent soutenir les avancées en matière de sécurité, mais contestent le caractère unilatéral de la décision. Elles ont indiqué avoir averti l’UCI qu’elles ne prendraient pas la responsabilité d’installer ou de désigner elles-mêmes la coureuse équipée du GPS. Selon ces équipes, il appartenait à la fédération ou à son partenaire technique d’assumer cette charge si elle considérait la mesure comme indispensable.

Les formations rappellent par ailleurs qu’un autre système de suivi collectif et collaboratif, déjà testé avec succès sur différentes courses, aurait pu être utilisé de manière plus consensuelle. Elles affirment ne pas comprendre pourquoi l’UCI a refusé de l’appliquer dans ce cas précis.

Un peloton amoindri pour la suite

Cette controverse laisse le Tour de Romandie Féminin avec un peloton considérablement réduit pour l’étape en ligne prévue ce samedi vers La Tzoumaz (VS). Le différend entre certaines équipes et l’UCI, autour de ce dispositif inédit, pourrait ainsi marquer un tournant dans la discussion sur l’introduction de nouvelles technologies de sécurité dans le cyclisme professionnel féminin.