Prise d’el-Facher par les FSR au Soudan : accusations et tournant politique potentiel

El-Facher, dernier bastion du Darfour tombé sous contrôle des FSR

El-Facher, dernier bastion de l armée dans le Darfour, a été pris dimanche par les Forces de soutien rapide FSR après plus d18 mois de siège. Cette avancée leur ouvre le contrôle total d une vaste région représentant environ un tiers du territoire soudanais.

Témoignages et descriptions des civils

Des civils qui ont réussi à fuir Tawila, ville refuge située à environ 70 kilomètres d el-Facher, décrivent des scènes marquées par la violence selon un correspondant de l AFP basé à Tawila.

Les Forces conjointes, alliance de l armée, ont accusé mardi les FSR d avoir exécuté plus de 2000 civils désarmés les 26 et 27 octobre, majoritairement des femmes, des enfants et des personnes âgées.

Preuves et analyses des observateurs

Une vidéo authentifiée par l AFP montre un combattant connu pour violer les civils dans les zones contrôlées par les FSR en train d abattre un groupe de civils désarmés assis sur le sol.

Le Humanitarian Research Lab de l Université Yale, qui analyse des vidéos en source ouverte et des images satellites, évoque un processus systématique et intentionnel de nettoyage ethnique visant les communautés Fur, Zaghawa et Bartis non arabes, avec déplacements forcés et exécutions massives.

Des observations satellites montrent des talus jonchés de corps en périphérie de la ville, corroborant les images d exécutions sommaires de civils en fuite selon le HRL.

Un tournant politique en perspective

La perte d el-Facher est présentée comme un tournant pour l armée. Le conseiller présidentiel émirati Anwar Gargash a évoqué sur X la nécessité d adopter le plan du groupe Quad, qui vise à former un gouvernement civil de transition en excluant le pouvoir en place et les FSR de la transition post-conflit. Le pouvoir pro-armé se montre réticent.

Contexte humanitaire

La guerre a fait des dizaines de milliers de morts et des millions d autres ont été déracinés, une situation l ONU décrit comme la pire crise humanitaire au monde.

afp/juma