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  • Grandson (VD) : le Tribunal fédéral annule le permis pour un projet de halles industrielles

    Grandson (VD) : le Tribunal fédéral annule le permis pour un projet de halles industrielles

    Le projet de construction de trois halles industrielles à Grandson, dans le canton de Vaud, ne verra finalement pas le jour. Le Tribunal fédéral (TF) a annulé le permis de construire qui avait été délivré en 2022 par la municipalité, après plusieurs années de procédures et d’oppositions.

    Un projet industriel sur une parcelle du nord de Grandson

    Le terrain concerné, d’une surface d’environ 10’000 m², se situe au lieu-dit Péroset, à l’extrême nord du territoire communal. Initialement classé en zone industrielle lors du plan d’affectation de 1982, il devait accueillir trois halles industrielles, six garages souterrains ainsi qu’un local technique enterré. Le projet prévoyait également 64 places de stationnement extérieures.

    La municipalité de Grandson avait accordé l’autorisation de construire, après avis favorable de la division Biodiversité et paysage de l’État de Vaud, sous condition que les valeurs naturelles du site soient clairement recensées. Un rapport environnemental avait en effet identifié les éléments à préserver et ceux pouvant être supprimés.

    Une opposition portée par des organisations environnementales

    La parcelle concernée jouant aussi un rôle de couloir faunique et abritant plusieurs groupes d’arbres protégés, des oppositions se sont manifestées. Elles ont été déposées par Pro Natura Vaud, soutenue par l’organisation nationale, et par la commune voisine de Fiez. Ces oppositions avaient toutefois été levées par la municipalité, et la justice vaudoise avait validé le permis en mai 2022.

    Le Tribunal fédéral remet en cause la légitimité de la zone industrielle

    Saisi par Pro Natura, le TF a tranché en faveur de l’association et annulé le permis de construire. Dans son arrêt, la Haute Cour considère que le maintien d’une zone industrielle si éloignée du centre de Grandson, entourée d’un territoire agricole, apparaît «incongru» et contraire aux principes d’aménagement visant à distinguer les zones bâties et les zones non bâties.

    La décision fédérale souligne également que la présence historique d’activités artisanales et agricoles, notamment le moulin du Péroset-Grandson actif depuis plus de deux siècles, ne saurait justifier une extension supplémentaire de l’urbanisation sur ce secteur.

    Des services fédéraux et la justice vaudoise critiqués

    Le Tribunal fédéral relève que l’Office fédéral du développement territorial n’avait pas remis en question la validité du plan d’affectation communal, et que l’Office fédéral de l’environnement n’avait pas reconnu le site comme biotope digne de protection au sens de la législation fédérale. La Haute Cour a toutefois pris une position différente, estimant que ces évaluations ne suffisaient pas à justifier le projet.

    Un besoin régional qui n’a pas été démontré

    Autre point souligné par les juges fédéraux : la justice vaudoise n’aurait pas examiné de manière approfondie la nécessité d’une telle zone d’activités, alors que le plan d’affectation remonte à plus de quarante ans. Selon l’arrêt, aucune preuve ne permet de conclure à l’existence d’un besoin économique ou régional pressant dans ce domaine.

    Un contraste avec d’autres choix urbanistiques

    Enfin, le TF met en avant une incohérence relevée dans les choix de planification communale. Alors que Grandson envisage de reclasser certaines parcelles déjà bâties en espaces verts de transition, le terrain en question – qui n’était pas encore construit – restait affecté à une zone industrielle. Cette contradiction a aussi pesé dans la balance en faveur de l’annulation du projet.

    Avec cette décision, le développement industriel prévu au nord de Grandson est stoppé, et l’avenir de la parcelle reste désormais incertain.

  • Transparence imposée : le Tribunal administratif fédéral exige la divulgation de la cave à vins du Conseil fédéral

    Transparence imposée : le Tribunal administratif fédéral exige la divulgation de la cave à vins du Conseil fédéral

    En octobre 2023, un journaliste a soumis à la Chancellerie fédérale une demande visant à obtenir plusieurs informations : la liste complète des vins présents dans la cave du Conseil fédéral, les directives encadrant son utilisation, les critères de sélection des crus, ainsi que le budget consacré aux achats sur les cinq dernières années.

    Une demande initialement rejetée

    La Chancellerie fédérale a refusé de transmettre ces données, considérant que les documents relèveraient du fonctionnement interne du gouvernement et ne seraient pas couverts par la loi suisse sur la transparence. Après une tentative de médiation devant le Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence (PFPDT), restée sans succès, le journaliste a porté l’affaire devant le Tribunal administratif fédéral (TAF).

    Décision du Tribunal administratif fédéral

    Dans un arrêt de 29 pages rendu public le 7 août 2025 (arrêt A-313/2025), le TAF a ordonné à la Chancellerie de transmettre quatre types de documents : la documentation liée aux commandes, la liste des vins arrêtée à fin décembre 2023, la directive précisant les personnes autorisées à sélectionner et utiliser ces vins, ainsi que le budget détaillé entre 2019 et 2023.

    La question de la transparence et de l’intérêt public

    Selon le Tribunal, la Chancellerie fédérale a agi dans ce dossier comme unité administrative, ce qui implique l’application de la loi fédérale sur la transparence. À l’inverse, si ses agissements avaient été considérés comme une fonction d’état-major du Conseil fédéral, l’obligation de transmission des documents n’aurait pas été la même.

    Publication des producteurs : une question débattue

    Les juges de Saint-Gall se sont penchés sur l’éventualité d’anonymiser les noms des fournisseurs de vins. Ils ont conclu qu’une telle mesure réduirait considérablement l’utilité des documents pour le public. Le Tribunal a estimé que l’intérêt général en matière de transparence l’emporte sur les intérêts privés et commerciaux des producteurs, d’autant que certains d’entre eux mentionnent déjà publiquement, sur leur site Internet, leur collaboration avec le gouvernement.

    Cette décision renforce l’application concrète du droit d’accès à l’information en Suisse et illustre l’importance accordée à la transparence dans les dépenses publiques.

  • Lula prévoit un soutien financier aux exportateurs brésiliens face aux nouvelles taxes américaines

    Lula prévoit un soutien financier aux exportateurs brésiliens face aux nouvelles taxes américaines

    Depuis mercredi, plusieurs produits originaires du Brésil sont soumis à une taxe additionnelle de 50 % lors de leur entrée sur le marché américain. Cette mesure prévoit néanmoins de nombreuses exemptions.

    Une mesure liée aux tensions politiques et commerciales

    Cette augmentation tarifaire a été mise en place par l’administration de Donald Trump. Selon certains observateurs, elle pourrait être perçue comme une réponse aux procédures judiciaires engagées au Brésil contre l’ancien président Jair Bolsonaro, accusé par la justice brésilienne d’avoir envisagé une remise en cause des résultats de l’élection de 2022, qu’il avait perdue. Ces éléments demeurent du ressort des autorités judiciaires et ne constituent pas des faits établis par les autorités américaines.

    Secteurs les plus touchés par la surtaxe

    Les filières du café et de la viande figurent parmi les principales concernées par cette surtaxe. En revanche, les exportations de jus d’orange, d’aéronautique civile, d’engrais et de métaux précieux ne sont pas impactées par cette hausse tarifaire. Selon le gouvernement brésilien, environ 36 % des exportations du pays vers les États-Unis seraient affectées.

    Un plan d’aide financière annoncé par Lula

    Le président Luiz Inácio Lula da Silva a déclaré, lors d’une interview radio, qu’il signerait une mesure provisoire afin de créer une ligne de crédit de 30 milliards de réais (environ 4,48 milliards de francs suisses). Cette enveloppe viserait à soutenir les entreprises brésiliennes qui pourraient subir des pertes en raison des nouveaux droits de douane américains.

    Un soutien prioritaire aux petites entreprises

    D’après le chef de l’État, les fonds seront principalement orientés vers les petites structures, considérées comme moins résistantes face aux chocs économiques. Les entreprises de plus grande taille, disposant généralement de moyens financiers plus solides, seraient moins dépendantes de ces aides publiques.

    Ces annonces interviennent dans un contexte commercial tendu, où les relations entre Washington et Brasilia pourraient se voir durablement affectées si ces mesures perduraient.

  • Pilule du lendemain : rôle, efficacité et accès en Suisse

    Pilule du lendemain : rôle, efficacité et accès en Suisse

    La pilule du lendemain constitue une méthode de contraception hormonale d’urgence, destinée à réduire le risque de grossesse après un rapport sexuel non ou insuffisamment protégé. Son efficacité repose en grande partie sur la rapidité avec laquelle elle est prise, idéalement dans les heures qui suivent le rapport et, selon le type de pilule, dans un délai maximum de trois à cinq jours.

    Comment agit la contraception d’urgence ?

    Le principe de la pilule du lendemain consiste à empêcher ou retarder l’ovulation. Comme l’explique le Dr Julien Flückiger, médecin et responsable du Centre de santé sexuelle – planning familial du CHUV, si l’ovule n’a pas encore été libéré, la pilule peut empêcher la fécondation en empêchant la rencontre entre spermatozoïdes et ovule. En revanche, si l’ovulation a déjà eu lieu, la prise de la pilule d’urgence ne pourra plus agir sur le processus de conception.

    Disponibilité de la pilule d’urgence en Suisse

    En Suisse, ce moyen contraceptif est accessible à toutes les femmes, quel que soit leur âge, sous réserve de disposer de la capacité de discernement nécessaire. Cet accès généralisé facilite le recours à la pilule du lendemain en cas de besoin, tout en garantissant un encadrement médical.

    Usage répété et précautions

    Selon le Dr Flückiger, la prise récurrente de la pilule du lendemain n’entraînerait pas de risque identifié pour la santé ni d’effet négatif sur la fertilité. Toutefois, les professionnels de santé rappellent qu’il ne s’agit pas d’une méthode contraceptive de première intention, son efficacité demeurant moins élevée que celle d’autres moyens de contraception réguliers.

    Procédure et obstacles d’accès

    Obtenir une pilule du lendemain en Suisse implique un protocole précis. La personne concernée doit d’abord rencontrer un professionnel de santé pour un entretien, compléter un questionnaire, puis prendre la pilule en présence de l’équipe médicale. Pour Mélanie Levy, professeure assistante en droit de la santé et co-directrice de l’Institut de droit de la santé de l’Université de Neuchâtel, ce processus pourrait constituer une complexité supplémentaire pour les personnes qui souhaitent accéder à ce type de contraception rapidement.

    Questions fréquentes sur la pilule du lendemain

    Plusieurs facteurs peuvent influencer son efficacité : le délai entre le rapport sexuel et la prise du médicament, mais aussi le type de pilule disponible en Suisse. Ces éléments suscitent régulièrement des interrogations sur le meilleur moment pour la prendre et sur le cadre légal qui régit son utilisation.

    Pour aller plus loin

    Ces thématiques, ainsi que les spécificités de la pilule du lendemain, font l’objet d’analyses approfondies dans l’épisode Le Point J, diffusé le 18 novembre 2024 et consacré à cette méthode de contraception d’urgence.

  • Initiative « Sauvons le Mormont » : la droite vaudoise et des acteurs économiques appellent à voter non

    Initiative « Sauvons le Mormont » : la droite vaudoise et des acteurs économiques appellent à voter non

    À Echallens, le comité « Non à l’initiative extrême sur le Mormont – Oui à l’économie circulaire » a présenté ce jeudi ses arguments contre le texte soumis au vote. Cette mobilisation est coordonnée par la Fédération vaudoise des entrepreneurs (FVE) et réunit plusieurs élus, dont le conseiller aux États Pascal Broulis (PLR/VD), les conseillers nationaux Yvan Pahud (UDC/VD) et Céline Weber (Vert’lib/VD), ainsi que le député Nicolas Suter (PLR).

    Une initiative pour interdire l’exploitation de la colline

    L’initiative « Sauvons le Mormont », déposée en 2022 après l’occupation du site par la ZAD, vise à inscrire dans la Constitution vaudoise la protection de cette colline emblématique en y interdisant toute activité d’exploitation industrielle.

    Les arguments des opposants

    Pour Pascal Broulis, l’économie vaudoise a besoin de stabilité. Il estime que le texte pourrait fragiliser des centaines d’emplois indirectement liés à la carrière, auxquelles s’ajouteraient, selon le comité, plus de 30’000 postes du secteur de la construction dans le canton.

    Les opposants rappellent que la Suisse utilise environ cinq millions de tonnes de ciment par an, dont 86 % produits dans le pays. À leurs yeux, le Mormont joue un rôle stratégique dans l’approvisionnement de la Suisse romande, reconnaissance déjà confirmée, soulignent-ils, par le Tribunal fédéral. Si l’initiative passait, cela pourrait entraîner une hausse des importations représentant environ 40 % des besoins vaudois, soit l’équivalent de 60’000 trajets supplémentaires de camions venant de l’étranger.

    Un rôle dans l’économie circulaire

    Le comité met aussi en avant la valorisation annuelle de 200’000 tonnes de déchets — tels que boues, farines animales, pneus usagés, huiles et solvants — intégrés dans la production de ciment. Il précise que la chaleur issue des fours est utilisée pour chauffer environ 2’000 ménages des communes proches. En cas de fermeture, ces usages locaux pourraient être perdus.

    Le contre-projet comme alternative

    Plutôt qu’une interdiction, les opposants soutiennent le contre-projet direct du Conseil d’État. Selon Céline Weber, il permettrait de concilier développement économique et préservation de l’environnement, en donnant un signal clair aux entreprises et à la recherche sur les solutions durables.

    Un vote prévu dans le canton de Vaud

    Les citoyens vaudois seront appelés à se prononcer sur l’initiative et son contre-projet lors de la votation prévue le 31 mars 2025. Le débat autour du Mormont continue de susciter des prises de position contrastées au sein de la société civile et politique.

  • Afflux de méduses : arrêt temporaire de quatre réacteurs à la centrale nucléaire de Gravelines

    Arrêt automatique de plusieurs unités de production

    EDF a annoncé que quatre réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines, située dans le département du Nord, ont été mis à l’arrêt en début de semaine. La cause : une quantité importante et imprévue de méduses ayant été aspirées dans les stations de pompage servant au refroidissement des installations. Selon l’exploitant, cette situation n’a eu aucun impact sur la sûreté de l’installation, la sécurité des équipes ou l’environnement.

    Origine de l’incident

    D’après les précisions fournies par EDF, les invertébrés marins se sont accumulés dans les tambours filtrants installés dans la partie non nucléaire des stations de pompage. Les unités n°2, 3 et 4 se sont ainsi arrêtées automatiquement dans la nuit de dimanche, entre 23 heures et minuit, conformément aux systèmes de sécurité. L’unité n°6 a suivi lundi matin à 6h20. Les deux autres réacteurs, numéros 1 et 5, étant déjà à l’arrêt pour maintenance, l’ensemble du site est provisoirement hors production.

    Mesures engagées par EDF

    Les équipes de la centrale procèdent actuellement aux diagnostics et aux interventions nécessaires avant une remise en service progressive des installations. L’opérateur précise que le redémarrage se fera une fois toutes les conditions de sûreté réunies.

    La plus grande centrale nucléaire d’Europe occidentale

    Implantée sur le littoral de la mer du Nord, la centrale nucléaire de Gravelines compte six réacteurs à eau pressurisée de 900 mégawatts chacun, ce qui en fait la plus grande centrale d’Europe de l’Ouest en nombre d’unités et en capacité installée. Un projet prévoit également l’ajout de deux réacteurs de nouvelle génération de type EPR2, d’une puissance unitaire de 1600 MW, avec une mise en service envisagée à l’horizon 2040.

  • Initiatives et référendums : vers un code de conduite pour encadrer la collecte de signatures

    Initiatives et référendums : vers un code de conduite pour encadrer la collecte de signatures

    La Chancellerie fédérale suisse a confirmé, jeudi, travailler à l’élaboration d’un code de conduite destiné à encadrer les collectes de signatures pour les initiatives populaires et les référendums. Ce document, en cours de préparation, aurait pour objectif d’inciter les acteurs concernés à adopter des règles d’autorégulation. Il a été précisé que ce code n’aurait pas de valeur juridique contraignante.

    Un projet en consultation jusqu’en septembre

    Le texte proposé est ouvert à la consultation publique jusqu’au 5 septembre. À cette date, la Chancellerie fédérale communiquera les prochaines étapes de la procédure. Cette démarche s’inscrit dans un contexte où l’institution a déjà signalé quatre cas d’irrégularités présumées dans la collecte de signatures, ayant donné lieu au dépôt de plaintes pénales. Aucun nouveau dépôt n’a été effectué depuis, mais la Chancellerie souligne qu’elle continuera à signaler aux autorités compétentes toute suspicion de fraude. Elle n’a toutefois pas commenté les procédures en cours, conformément aux règles de confidentialité liées aux enquêtes.

    Un système national de signalement renforcé

    Depuis novembre 2024, un système national de signalement permet aux communes et cantons de transmettre à la Chancellerie toute irrégularité constatée dans les collectes. Ce mécanisme vise à identifier rapidement des pratiques inhabituelles, cerner les schémas récurrents et informer les autorités locales sur les démarches à effectuer. Les signalements déclenchent une révision ciblée des signatures validées par les communes.

    Extension des contrôles et double vérification

    Les procédures de contrôle ont été renforcées début 2024. Désormais, les signatures jugées non valables par les communes sont également examinées. À partir de septembre 2024, cette méthode a été appliquée à toutes les initiatives populaires dans l’ensemble des cantons. Un double contrôle a également été instauré, combinant les échanges institutionnels et une communication régulière avec les comités d’initiative et de référendum.

    Recours à l’intelligence artificielle

    Pour améliorer la détection d’éventuelles falsifications, la Chancellerie fédérale développe des méthodes d’analyse scientifique, incluant la mise en œuvre de solutions reposant sur l’intelligence artificielle. Certaines start-up participent à ce travail, aux côtés de spécialistes chargés d’apporter des réponses technologiques adaptées.

    Par ailleurs, le personnel impliqué dans le traitement et la vérification des signatures bénéficie de formations spécialisées, dispensées par l’Institut de criminologie de Zurich, afin de perfectionner leurs capacités de détection.

    Des guides pratiques en cours de révision

    En amont du lancement d’une initiative populaire, la Chancellerie met à disposition du public des documents d’information destinés à clarifier les bonnes pratiques. Les cantons et communes disposent également de manuels de contrôle dédiés. L’ensemble de ces supports est actuellement en cours de révision par l’administration fédérale.

  • Canicule prolongée : quels risques pour la santé lorsque la chaleur persiste ?

    Canicule prolongée : quels risques pour la santé lorsque la chaleur persiste ?

    Les épisodes de chaleur extrême peuvent avoir un impact rapide et potentiellement grave sur la santé, mais aussi des effets différés. Lorsque ces vagues de chaleur s’étendent sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines, la question de l’accumulation des risques sanitaires se pose, même si les données scientifiques restent encore limitées.

    Chaleur extrême : des effets immédiats et différés

    Le coup de chaleur, illustré ici par les températures extrêmes observées en Inde en 2024, fait partie des menaces les plus immédiates. Déshydratation importante, troubles cardiovasculaires et respiratoires peuvent survenir pendant ou après l’exposition, avec parfois un décalage de plusieurs jours avant la manifestation des symptômes.

    En Europe, l’été récent a été marqué par deux épisodes notables : depuis juin, certaines zones comme la France ont connu des températures dépassant les 40°C – un pic à 42,9°C ayant été enregistré en Ardèche. Ce type de vague de chaleur se distingue désormais autant par son intensité que sa durée, un facteur dont les effets exacts sur la santé restent étudiés.

    Une accumulation des impacts encore mal définie

    Les scientifiques n’ont pas encore établi de consensus sur les conséquences spécifiques d’une exposition prolongée à des températures extrêmes. Certaines publications évoquent un effet cumulatif significatif sur la mortalité, tandis que d’autres relèvent des différences importantes selon les régions, allant jusqu’à considérer que l’impact direct de la durée pourrait être limité. Une synthèse parue en 2018 dans la revue Science of The Total Environment illustre cette diversité de résultats.

    Recherche en évolution sur la santé et la chaleur

    Les connaissances se sont toutefois affinées sur certains effets indirects. Par exemple, la qualité du sommeil est désormais identifiée comme vulnérable à la chaleur prolongée. Le rapport Lancet Countdown 2024 souligne que la privation ou la dégradation du sommeil liée aux températures élevées peut, à terme, affecter la santé physique et mentale. Un sommeil insuffisant nuit aux capacités de récupération, et cet impact peut s’aggraver au fil des nuits chaudes.

    En 2024, la revue Sleep Medicine a publié une synthèse concluant que l’augmentation des températures, liée au changement climatique et à l’urbanisation, représente une menace mondiale pour le sommeil.

    Conseils de prévention en période de forte chaleur

    Se rafraîchir efficacement

    Aérer les pièces durant la nuit lorsque la température extérieure baisse, puis fermer fenêtres, volets ou stores dès le matin. Rester dans un endroit frais, comme un espace climatisé, et prendre des douches tièdes ou fraîches (éviter l’eau glacée pour ne pas provoquer une réaction thermique excessive).

    Limiter les efforts physiques

    Réduire les activités physiques ou domestiques intenses aux heures les plus chaudes (11h à 16h), afin d’éviter une élévation supplémentaire de la température corporelle.

    Maintenir une hydratation adéquate

    Boire régulièrement de l’eau, même sans sensation de soif. Éviter les boissons sucrées, caféinées ou alcoolisées qui peuvent accentuer la déshydratation.

    Surveiller les signes d’alerte

    Fièvre, peau rouge et sèche, accélération du pouls ou de la respiration, nausées, maux de tête ou vertiges peuvent être les signes d’un coup de chaleur. En cas de suspicion, consulter un médecin sans délai est recommandé.

    Si les connaissances scientifiques sur l’effet cumulatif d’une canicule prolongée évoluent encore, les gestes préventifs demeurent essentiels pour se protéger et réduire les risques liés à la chaleur persistante.