Contexte et réactions locales
Au cœur de Fribourg, un carrefour autrefois banal se retrouve au centre de l’attention quatre fois par jour, déclenché lors des entrées et sorties des classes dans l’école voisine. À la fin de l’été, les parents découvrent que les feux de circulation ont disparu, provoquant une surprise générale.
« Les craintes ont été rapportées à la Ville. On a demandé des mesures d’accompagnement comme la présence de la police ou des séances d’information », relate Alessandro Cuccu, président de l’association Habiter Pérolles.
Du côté de la mobilité municipale, les responsables estiment que cette réorganisation est cohérente et poursuit deux objectifs: fluidifier le trafic et garantir la sécurité des usagers.
Des solutions alternatives et une approche adaptée
« Nous avons aménagé des trottoirs traversants, des îlots qui permettent une traversée en deux temps, et des voies de rabattement », explique Julien Thirion, chef de projet au Service de la mobilité.
Fribourg n’impose pas la suppression des feux comme principe absolu: chaque cas est examiné individuellement. Il faut dire qu’un an plus tôt, la Ville avait débranché les feux sur un axe majeur où se croisent quotidiennement environ 30 000 véhicules. Les bouchons en pointe avaient alors disparu.
Des feux jugés peu efficaces et une réflexion durable
« Les feux, avec les temps d’attente et les marges de sécurité, se révèlent peu efficaces. En milieu urbain, il est préférable d’explorer d’autres méthodes que les feux », déclare Pierre-Olivier Nobs, conseiller municipal chargé de la mobilité.
« Nous sortons d’une époque où chacun disposait de son espace », poursuit Julien Thirion. « Mais dans un environnement urbain contraint, ce n’est plus faisable aujourd’hui. »
Pour l’instant, les feux demeurent nécessaires pour gérer le trafic à l’entrée de la ville. Fribourg devra donc attendre avant d’envisager une suppression complète des feux rouges, comme le canton du Jura il y a dix ans.
Par Nicolas Beer







