L’OMS alerte sur l’impact du vapotage sur les progrès de la lutte contre le tabac

Situation mondiale du vapotage et lutte contre le tabac

Depuis le début des années 2000, de nombreuses politiques ont été déployées par des pays pour réduire le tabagisme. L’Organisation mondiale de la santé indique que le phénomène reste important, avec près de 200 millions de personnes consommant des cigarettes dans le monde.

Cependant, les entreprises du tabac ont lancé une contre-offensive avec de nouveaux produits à base de nicotine et une communication agressive visant les jeunes, selon le directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Synthèse du vapotage et impact chez les jeunes

Dans un rapport publié à Genève, l’OMS évalue pour la première fois le vapotage à l’échelle mondiale. Pour les pays disposant de données, les jeunes présentent neuf fois plus de probabilité de fumer que les adultes. Au moins 15 millions d’adolescents vapotent déjà, et environ 40 millions fument.

Les cigarettes électroniques sont présentées comme moins nocives, mais le rapport souligne qu’elles peuvent habituer plus tôt les jeunes à la nicotine. La responsable du rapport indique qu’il n’existe pas de preuve concluante montrant que le vapotage modifie durablement la consommation de tabac. En conséquence, certains pays ont choisi d’interdire ces produits.

Objectif de réduction du tabac en péril

Les adultes qui utilisent des cigarettes électroniques s’élèvent à 86 millions, majoritairement dans les pays à revenu élevé. L’OMS déplore que l’épidémie de tabac ne soit pas terminée et appelle à une mise en œuvre plus rapide et plus ferme des politiques de contrôle.

Le tabac continue de tuer plus de sept millions de personnes chaque année, et l’organisation avertit que le monde pourrait manquer l’objectif de diminuer la prévalence de 30 % d’ici 2025 par rapport à 2010. Des responsables soulignent aussi le risque d’un recul des gains obtenus.

Plus de 60 États devraient néanmoins atteindre cet objectif, et la majorité applique pleinement la convention-cadre de l’OMS pour le contrôle du tabac.

Grandir sans voir fumer dans l’espace public

Pour contrer ces tendances, l’OMS appelle à s’attaquer aux offensives des entreprises ciblant les jeunes, à renforcer la fiscalité du tabac, à interdire la publicité — une mesure régulièrement critiquée, notamment en Suisse — et à mieux réguler les cigarettes électroniques.

À titre d’exemple, certaines analyses évoquent des collaborations entre des hautes écoles spécialisées de Suisse romande et l’industrie du tabac.

Dans les pays où les zones « non fumeurs » sont fortement mises en place, les jeunes grandissent presque sans voir fumer en public, rappelle le rapport.

Source : ats/jop