Initiative populaire en Suisse pour la reconnaissance de l’État de Palestine : lancement officiel et cadre constitutionnel

Contexte et objectif de l’initiative

Une initiative populaire baptisée « Palestina Oui ! » a été lancée en Suisse par un comité national regroupant 26 membres issus de la société civile, de juristes et de plusieurs élus de gauche. Le texte appelle la reconnaissance par la Confédération de l’État de Palestine en tant qu’État souverain et indépendant, 76 ans après que la Suisse a reconnu Israël.

Cadre juridique et mécanisme proposé

Concrètement, l’initiative viserait à inscrire dans la Constitution l’obligation pour le gouvernement d’acter ce pas. Le texte précise que si la reconnaissance est approuvée par le peuple et par les cantons, le Conseil fédéral enverrait une déclaration au Secrétaire général de l’ONU et à l’Assemblée générale des Nations unies dans un délai de trois mois.

Éléments et explications publiques

La RTS a confirmé début octobre que le texte avait reçu l’approbation de la Chancellerie fédérale. Des éléments diffusés pendant la couverture médiatique évoquent le lancement lors d’une conférence à Berne, et une image a montré un drapeau palestinien sur la Bundesplatz le 11 octobre 2025.

Réponses et contexte international

Les promoteurs rappellent que la reconnaissance s’inscrirait dans la position officielle de la Suisse en faveur d’une solution à deux États. À l’échelle internationale, près de 80 % des pays membres de l’ONU reconnaissent l’État de Palestine, parmi lesquels la France, le Royaume‑Uni et l’Espagne. Le Conseil fédéral, pour sa part, estime que le moment n’est pas encore venu et que la reconnaissance pourrait être envisagée lorsque des mesures concrètes seront mises en œuvre; le DFAE indique qu’il est encore trop tôt pour parler d’un changement de cap.

Perspective citoyenne et réactions politiques

Les promoteurs estiment que l’initiative offre un outil démocratique supplémentaire pour peser sur le débat public après des mobilisations, des pétitions et une grève de la faim devant le Palais fédéral. Carlo Sommaruga, conseiller aux États, affirme que l’initiative peut modifier le cadre de discussion et envoyer un signal clair : la population agirait pour changer une position jugée insuffisante.