Hannibal Kadhafi pourrait sortir sous caution après dix ans au Liban
Hannibal Kadhafi, fils de Mouammar Kadhafi, est détenu au Liban depuis environ une décennie. Son avocat français, Laurent Bayon, a annoncé son intention de contester la caution avancée par les autorités, affirmant que son client ne disposerait pas des fonds nécessaires et rappelant que le clan de l’ex-dictateur est soumis à des sanctions internationales.
« La libération sous caution est purement inadmissible dans un cas de détention arbitraire », a dénoncé l’avocat.
Conditions de détention et contexte judiciaire
Selon un responsable judiciaire libanais ayant requis l’anonymat, Hannibal Kadhafi serait en outre frappé d’une interdiction de voyage.
Les autorités libanaises avaient demandé à l’intéressé des informations concernant la disparition en Libye du dirigeant chiite Moussa Sadr, en 1978, accusation qui vise son père Mouammar Kadhafi, mort lors du soulèvement libyen de 2011. Hannibal, qui a aujourd’hui 49 ans, avait deux ans au moment des faits.
Après la chute de Mouammar Kadhafi, il avait fui vers la Syrie pour rejoindre son épouse, une mannequin libanaise. Il a ensuite été attiré au Liban par des hommes armés liés au fils d’un des compagnons de Moussa Sadr, disparu en même temps que lui. Les autorités libanaises l’avaient sorti de ses ravisseurs et placé en détention en 2015 sans jugement.
Son avocat a indiqué, la semaine dernière, que détenu à l’isolement, il avait été hospitalisé pendant plusieurs jours et que son état de santé était alarmant. En août, Human Rights Watch a appelé à sa libération immédiate, estimant qu’il était détenu sur la base d’allégations apparemment non fondées selon lesquelles il posséderait des informations sur Moussa Sadr.
Affaire Kadhafi: démêlés en Europe
Dans les années 2000, Hannibal Kadhafi a fait l’objet de démêlés judiciaires en France et en Suisse. À Genève, il avait été brièvement arrêté alors qu’il séjournait à l’hôtel Président Wilson pour des faits de violence sur une domestique, une affaire qui avait provoqué une crise diplomatique entre la Suisse et la Libye et avait été suivie par l’arrestation de deux ressortissants suisses, détenus pendant près de deux ans.
Éléments d’archives
Des références médiatiques évoquent également l’affaire dans des programmes d’archives, notamment une émission Mise au point en 2010.
