Contexte météorologique et risques dans le Simplon
Entre le 11 et le 15 octobre 2000, près de 800 millimètres de pluie s’abattent sur la région du Simplon. Les torrents sont en crue, les sols restent saturés d’eau et les autorités enregistrent une vigilance maximale dans le Haut‑Valais.
Le drame à Gondo et le mur de protection
À Gondo, environ 10 000 mètres cubes de sédiments s’accumulent derrière un mur en béton armé. Cette protection, d’environ 15 mètres de long et 6 mètres de haut, visait à préserver la route nationale des chutes de rochers provenant de la falaise qui surplombe le village.
Mais la pression exercée par la masse boueuse augmente progressivement. Le 14 octobre, trois blocs rocheux de 600 mètres cubes chacun se détachent. Le premier s’immobilise en amont du village, le second s’écrase sur la tour Stockalper, et le troisième dévale la pente à plus de 60 km/h. Quelques heures plus tard, le téléjournal de la TSR diffuse les premières images de la catastrophe.
Images et retombées immédiates
Les secours rencontrent des conditions météorologiques difficiles: la route du Simplon est coupée, aucun train ne circule et les hélicoptères restent au sol.
Les secours et l’évacuation
A pied, guides, pompiers, chiens et médecins parviennent à rejoindre Gondo peu après midi. Sur les 161 habitants, une centaine était présente au moment du drame. Environ quarante personnes réfugiées dans les abris de protection civile se retrouvent bloquées par un amas de terre et sont évacuées en début d’après-midi.
Bilan et témoignages
Dans les jours qui suivent, les pelleteuses s’activent et plus d’une centaine de sauveteurs tentent de retrouver les corps des disparus. Onze corps sont dégagés et deux habitants ne seront jamais retrouvés.
Reconstruction et mémoire
Une semaine plus tard, les habitants sont autorisés à revenir brièvement pour récupérer quelques affaires, mais pour certains il ne reste rien de leur domicile.
La solidarité nationale se manifeste rapidement: la Chaîne du Bonheur récolte plus de 14 millions de francs pour la reconstruction du village. Sixteen mois après la catastrophe, les travaux de sécurisation démarrent. Le mur de protection cédé est remplacé par une digue en terre armée et par une rigole destinée à canaliser les eaux lors de fortes pluies. Des filets de protection sont installés ou renforcés pour limiter les risques liés à la falaise qui surplombe le village.
Héritage et mémoire
Un quart de siècle après l’événement, Gondo a perdu une partie significative de sa population. Ceux qui restent apprennent à vivre avec le risque lié à la montagne, et les drames dans la région, comme celui de Blatten, ravivent les souvenirs.
