Category: Suisse

  • Replay TV : la SSR adopte l’interdiction de passer les publicités

    Replay TV : la SSR adopte l’interdiction de passer les publicités

    À partir de novembre, la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) alignera ses pratiques sur celles déjà appliquées par plusieurs chaînes privées en Suisse. Concrètement, il ne sera plus possible d’avancer ou de sauter les publicités lors du visionnage de programmes en replay sur ses chaînes.

    Un modèle déjà utilisé par les chaînes privées

    La SSR a confirmé jeudi que cette mesure s’inscrit dans un contexte où la consommation de télévision différée est en forte progression. Selon ses données, environ 30 à 40% des contenus sont actuellement visionnés en décalé. Cette évolution aurait pour conséquence de réduire les revenus issus de la publicité traditionnelle diffusée en direct.

    Publicités intégrées et personnalisées

    Le dispositif repose sur un système déjà opérationnel ailleurs, qui place les annonces publicitaires de façon ciblée. Elles apparaîtront au lancement des programmes, durant les pauses ou encore lors d’une avance rapide, en s’adaptant aux modes de consommation les plus courants. Cette démarche est menée conjointement avec l’Association des télévisions privées suisses.

    Quel impact pour les téléspectateurs ?

    Les opérateurs techniques, dont Swisscom, Salt et Sunrise, auront la charge de garantir la mise en œuvre de cette nouvelle règle. Ces distributeurs proposent déjà une option payante permettant de supprimer les interruptions publicitaires en replay. Les clients qui y sont abonnés ne constateront donc aucune modification.

    Un changement limité pour les utilisateurs sans option

    En revanche, pour les téléspectateurs qui n’ont pas activé cette formule payante, les programmes de la SSR suivront désormais le même modèle que ceux des chaînes privées : les publicités seront diffusées obligatoirement lors du visionnage en différé.

  • Isone (Tessin) : quatre recrues hospitalisées après un exercice militaire en période de forte chaleur

    Isone (Tessin) : quatre recrues hospitalisées après un exercice militaire en période de forte chaleur

    Près de la caserne d’Isone, dans le canton du Tessin, un entraînement militaire particulièrement exigeant a conduit à l’hospitalisation de plusieurs participants. Selon les informations relayées par Blick, quatre candidats grenadiers ont dû être admis à l’hôpital à la suite de l’exercice. L’un d’entre eux a été placé en coma artificiel par mesure médicale.

    Un entraînement de sélection sous haute température

    L’exercice s’est déroulé mardi et s’est étalé sur environ huit heures, par étapes successives. La température avoisinait les 30 degrés, ce qui aurait favorisé la déshydratation observée chez certains participants. Le porte-parole de l’armée a confirmé l’incident et précisé que cette épreuve faisait partie du processus de sélection destiné aux futurs grenadiers. Malgré les difficultés rencontrées, 129 recrues au total ont terminé le parcours avec succès.

    Antécédents d’incidents similaires

    Ce type de situation n’est pas inédit à Isone. En 2020, un jeune homme de 21 ans originaire du canton de Vaud avait perdu la vie lors d’un test comparable. L’enquête ouverte à l’époque avait abouti au classement de l’affaire et les instructeurs de l’armée n’avaient pas été mis en cause.

    Mesures médicales et sécurité des recrues

    L’armée suisse indique suivre de près l’évolution de l’état des recrues hospitalisées et rappelle que des protocoles médicaux sont prévus en cas d’urgence. Les conditions météorologiques extrêmes, comme la canicule, peuvent toutefois accroître les risques liés à certains entraînements physiques intensifs.

    L’incident relance ainsi l’attention portée sur la préparation des exercices en conditions climatiques difficiles et sur les dispositifs de prévention mis en place pour protéger la santé des jeunes engagés.

  • F-35 en Suisse : Stefan Holenstein juge inadaptée l’idée d’abandonner l’achat face aux surcoûts et droits de douane

    F-35 en Suisse : Stefan Holenstein juge inadaptée l’idée d’abandonner l’achat face aux surcoûts et droits de douane

    Le programme d’acquisition des avions de combat F-35 par la Suisse suscite de nouvelles interrogations. Le Conseil fédéral a confirmé cette semaine que le prix final des 36 appareils sera nettement supérieur aux six milliards de francs approuvés par les citoyens lors de la votation de 2020. L’absence d’accord sur un prix garanti avec les États-Unis entraînerait un surcoût estimé entre 650 millions et 1,3 milliard de francs.

    Des coûts en hausse et des options limitées

    Pour faire face à cette augmentation budgétaire, plusieurs scénarios sont à l’étude, allant de la réduction du nombre d’appareils commandés à une demande de crédit complémentaire auprès du Parlement. Un groupe de travail a été mis en place, sur décision du conseiller fédéral Martin Pfister en charge de la Défense, et doit rendre ses conclusions d’ici la fin novembre. Lors d’une conférence de presse, le Conseil fédéral a souligné qu’il serait nécessaire d’assumer cette situation.

    Un nouveau revers pour le gouvernement selon Stefan Holenstein

    Interrogé à ce sujet, Stefan Holenstein, président de la Fédération des sociétés militaires suisses, estime qu’il s’agit d’un “nouvel échec” pour l’exécutif fédéral. S’il évoque la position dominante des États-Unis dans cette négociation, il souligne également que la Suisse porte sa part de responsabilité dans l’absence d’accord sur un prix fixe. Selon lui, malgré ces difficultés, il n’existe pas d’alternative crédible au F-35.

    Un choix stratégique pour l’armée suisse

    Stefan Holenstein considère que le F-35 demeure le meilleur choix pour l’armée de l’air suisse, mettant en avant le rapport qualité-prix et la compatibilité opérationnelle avec les forces aériennes des pays voisins européens. Dans ce contexte, il juge “inadaptée” toute remise en cause du programme en réaction aux droits de douane américains sur les produits suisses, récemment fixés à 39 %.

    Débat politique et critiques internes

    À gauche, certains acteurs politiques appellent à renoncer au contrat, en avançant non seulement les surcoûts liés à l’achat, mais aussi ceux attendus pour l’exploitation de ces avions. Stefan Holenstein rejette cette position, affirmant qu’il serait impossible de trouver un appareil équivalent sur le marché international de la défense.

    Responsabilités et perspectives

    Le président des sociétés militaires estime qu’un manque de préparation du côté suisse aurait fragilisé la négociation, malgré le recours à des expertises juridiques externes. Il cite indirectement l’ancienne cheffe du DDPS, Viola Amherd, tout en insistant sur la nécessité de poursuivre le programme afin de préserver la crédibilité du pays face à ses partenaires européens.

    Il reconnaît qu’une réduction du nombre d’avions commandés, par exemple de 36 à 30 unités, est une piste possible. Toutefois, il avertit qu’une telle décision pourrait mettre en péril la capacité de défense aérienne nationale et, par extension, la sécurité globale de la Suisse.

  • Transparence imposée : le Tribunal administratif fédéral exige la divulgation de la cave à vins du Conseil fédéral

    Transparence imposée : le Tribunal administratif fédéral exige la divulgation de la cave à vins du Conseil fédéral

    En octobre 2023, un journaliste a soumis à la Chancellerie fédérale une demande visant à obtenir plusieurs informations : la liste complète des vins présents dans la cave du Conseil fédéral, les directives encadrant son utilisation, les critères de sélection des crus, ainsi que le budget consacré aux achats sur les cinq dernières années.

    Une demande initialement rejetée

    La Chancellerie fédérale a refusé de transmettre ces données, considérant que les documents relèveraient du fonctionnement interne du gouvernement et ne seraient pas couverts par la loi suisse sur la transparence. Après une tentative de médiation devant le Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence (PFPDT), restée sans succès, le journaliste a porté l’affaire devant le Tribunal administratif fédéral (TAF).

    Décision du Tribunal administratif fédéral

    Dans un arrêt de 29 pages rendu public le 7 août 2025 (arrêt A-313/2025), le TAF a ordonné à la Chancellerie de transmettre quatre types de documents : la documentation liée aux commandes, la liste des vins arrêtée à fin décembre 2023, la directive précisant les personnes autorisées à sélectionner et utiliser ces vins, ainsi que le budget détaillé entre 2019 et 2023.

    La question de la transparence et de l’intérêt public

    Selon le Tribunal, la Chancellerie fédérale a agi dans ce dossier comme unité administrative, ce qui implique l’application de la loi fédérale sur la transparence. À l’inverse, si ses agissements avaient été considérés comme une fonction d’état-major du Conseil fédéral, l’obligation de transmission des documents n’aurait pas été la même.

    Publication des producteurs : une question débattue

    Les juges de Saint-Gall se sont penchés sur l’éventualité d’anonymiser les noms des fournisseurs de vins. Ils ont conclu qu’une telle mesure réduirait considérablement l’utilité des documents pour le public. Le Tribunal a estimé que l’intérêt général en matière de transparence l’emporte sur les intérêts privés et commerciaux des producteurs, d’autant que certains d’entre eux mentionnent déjà publiquement, sur leur site Internet, leur collaboration avec le gouvernement.

    Cette décision renforce l’application concrète du droit d’accès à l’information en Suisse et illustre l’importance accordée à la transparence dans les dépenses publiques.

  • Initiatives et référendums : vers un code de conduite pour encadrer la collecte de signatures

    Initiatives et référendums : vers un code de conduite pour encadrer la collecte de signatures

    La Chancellerie fédérale suisse a confirmé, jeudi, travailler à l’élaboration d’un code de conduite destiné à encadrer les collectes de signatures pour les initiatives populaires et les référendums. Ce document, en cours de préparation, aurait pour objectif d’inciter les acteurs concernés à adopter des règles d’autorégulation. Il a été précisé que ce code n’aurait pas de valeur juridique contraignante.

    Un projet en consultation jusqu’en septembre

    Le texte proposé est ouvert à la consultation publique jusqu’au 5 septembre. À cette date, la Chancellerie fédérale communiquera les prochaines étapes de la procédure. Cette démarche s’inscrit dans un contexte où l’institution a déjà signalé quatre cas d’irrégularités présumées dans la collecte de signatures, ayant donné lieu au dépôt de plaintes pénales. Aucun nouveau dépôt n’a été effectué depuis, mais la Chancellerie souligne qu’elle continuera à signaler aux autorités compétentes toute suspicion de fraude. Elle n’a toutefois pas commenté les procédures en cours, conformément aux règles de confidentialité liées aux enquêtes.

    Un système national de signalement renforcé

    Depuis novembre 2024, un système national de signalement permet aux communes et cantons de transmettre à la Chancellerie toute irrégularité constatée dans les collectes. Ce mécanisme vise à identifier rapidement des pratiques inhabituelles, cerner les schémas récurrents et informer les autorités locales sur les démarches à effectuer. Les signalements déclenchent une révision ciblée des signatures validées par les communes.

    Extension des contrôles et double vérification

    Les procédures de contrôle ont été renforcées début 2024. Désormais, les signatures jugées non valables par les communes sont également examinées. À partir de septembre 2024, cette méthode a été appliquée à toutes les initiatives populaires dans l’ensemble des cantons. Un double contrôle a également été instauré, combinant les échanges institutionnels et une communication régulière avec les comités d’initiative et de référendum.

    Recours à l’intelligence artificielle

    Pour améliorer la détection d’éventuelles falsifications, la Chancellerie fédérale développe des méthodes d’analyse scientifique, incluant la mise en œuvre de solutions reposant sur l’intelligence artificielle. Certaines start-up participent à ce travail, aux côtés de spécialistes chargés d’apporter des réponses technologiques adaptées.

    Par ailleurs, le personnel impliqué dans le traitement et la vérification des signatures bénéficie de formations spécialisées, dispensées par l’Institut de criminologie de Zurich, afin de perfectionner leurs capacités de détection.

    Des guides pratiques en cours de révision

    En amont du lancement d’une initiative populaire, la Chancellerie met à disposition du public des documents d’information destinés à clarifier les bonnes pratiques. Les cantons et communes disposent également de manuels de contrôle dédiés. L’ensemble de ces supports est actuellement en cours de révision par l’administration fédérale.