G20 en Afrique : l’Afrique du Sud accueille le premier sommet sur le continent
Johannesburg reçoit ce week-end le tout premier sommet du G20 organisé en Afrique. Les 19 membres du G20, accompagnés de l’Union européenne et de l’Union africaine, représentent ensemble 85 % du PIB mondial et environ deux tiers de la population mondiale.
Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche bouscule une dynamique marquée par la première présidence africaine du G20 et peut influencer les échanges au sein de cette instance économique internationale. Le dirigeant américain a réaffirmé son scepticisme envers le multilatéralisme et, plus largement, envers le G20 comme outil de coopération mondiale.
Des tensions se font aussi sentir sur le plan interne: Cyril Ramaphosa est accusé par certains observateurs d’inaction face à des allégations de persécution visant la minorité afrikaner. Cette posture suscite des débats sur le traitement des questions de direitos humains et politiques en Afrique du Sud.
Pretoria, confrontée à des droits de douane parmi les plus élevés d’Afrique subsaharienne (environ 30 %), a tenté de renouer le dialogue avec Washington avant d’être conduit à accepter le boycott américain. « Tant pis pour eux », a déclaré Cyril Ramaphosa, réaffirmant sa détermination à poursuivre l’ordre du jour national, avec ou sans la première puissance économique mondiale.
Thème et priorités de la présidence
Le thème de la présidence sud-africaine, « Solidarité, égalité, durabilité », oriente les discussions vers le allègement de la dette des pays en développement, le financement de l’adaptation au changement climatique et la lutte contre les inégalités économiques. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a jugé ce cadre « anti-américain ».
En parallèle, un rapport commandé par Pretoria pour le G20, dirigé par le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, propose la création d’un Panel international des inégalités, inspiré du rôle joué par le Giec pour le climat. Selon ce document, les inégalités de richesse constituent une crise globale qui menace la démocratie et la cohésion sociale et doit être traitée avec la même urgence que l’urgence climatique.
Le président français Emmanuel Macron a rencontré Cyril Ramaphosa le vendredi 21 novembre, à la veille de l’ouverture officielle du sommet.
Reste à savoir si la présidence sud-africaine parviendra à obtenir un consensus et, le cas échéant, une déclaration finale commune. Selon plusieurs sources présentes lors des travaux préparatoires, les représentants argentins auraient adopté une posture d’obstruction.
DÉROULEMENT DU SOMMET ET ACTEURS
La Chine, représentée par le Premier ministre Li Qiang, devrait plaider en faveur du multilatéralisme. Du côté russe, Maxime Orechkine, conseiller économique du président Vladimir Poutine, représentera Moscou au sommet.
Le sommet se tient samedi et dimanche dans le centre de conférence Nasrec, au cœur de Johannesburg. Il intervient après la COP30, qui se tient à Belem (Brésil), et dont les éventuelles conclusions pourraient influencer les discussions sur place.
À l’issue des travaux, l’Afrique du Sud passera le relais de la présidence tournante aux États-Unis. Le prochain sommet est prévu en décembre 2026 à Miami, dans un golf appartenant à la famille Trump. L’administration américaine a indiqué son intention de recentrer le G20 sur les questions économiques et de coopération économique internationale.
Référence externe: les échanges et les préparatifs autour du G20 en Afrique du Sud ont été suivis de près par les observateurs internationaux, qui s’interrogent sur les avancées possibles malgré les divergences entre les grandes puissances.


