Category: Monde

  • Argentine : neuf morts après la chute d’un autocar d’un pont en Misiones

    Argentine : neuf morts après la chute d’un autocar d’un pont en Misiones

    Accident et contexte géographique

    Un autocar à double étage, chargé d’environ cinquante passagers, est tombé d’un pont après une collision avec une voiture venant en sens inverse, près d’Oberá, dans la province de Misiones (nord-est de l’Argentine). L’incident s’est produit vers 4 h 30 dimanche.

    Selon les autorités, le véhicule lourd a embardé et a percuté le parapet avant de s’écraser dans le lit d’une rivière en contrebas.

    Bilan et prise en charge

    Le bilan provisoire fait état d’au moins neuf morts et de 29 blessés. Ce chiffre a été confirmé par le ministre provincial de l’Intérieur, Marcelo Perez, en milieu de journée.

    Interventions de secours

    Plus d’une centaine de pompiers et de secouristes ont été dépêchés à l’aube pour secourir les passagers, certains restant prisonniers dans le car avant leur évacuation vers des structures médicales.

  • Donald Trump entame une tournée en Asie marquée par les tensions commerciales avec la Chine

    Donald Trump entame une tournée en Asie marquée par les tensions commerciales avec la Chine

    Contexte et objectifs de la tournée asiatique

    Le président américain démarre une tournée en Asie dans un contexte de tensions commerciales avec la Chine. Il a indiqué à des journalistes qu’une éventuelle entrevue avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un pourrait être envisagée, la première dans la région depuis son retour au pouvoir en janvier.

    Le voyage prévoit des escales en Malaisie, au Japon et en Corée du Sud. Les pays hôtes espèrent profiter de la visite pour obtenir des accords sur les droits de douane et des garanties de sécurité.

    Un haut responsable américain a indiqué que Trump tiendrait ses promesses envers le peuple américain en signant une série d’accords économiques dans l’une des régions les plus dynamiques sur le plan économique, notamment concernant les terres rares.

    Accord commercial avec la Malaisie et dynamique régionale

    A Kuala Lumpur, Trump participera au sommet de l’ASEAN et devrait conclure un accord commercial avec la Malaisie, tout en assistant à la signature d’un accord de paix entre la Thaïlande et le Cambodge après un cessez-le-feu annoncé le 29 juillet à la suite d’une intervention américaine.

    Rencontre envisagée avec Lula da Silva

    Une rencontre avec le président brésilien Lula da Silva est prévue lors du sommet de l’ASEAN. Les deux dirigeants cherchent à apaiser des différends matérialisés par des tensions liées au procès et à la condamnation d’un ancien président brésilien proche allié de Trump.

    Japon et Corée du Sud au programme

    La tournée se poursuit au Japon, où Trump sera reçu lundi et où il croisera la dirigeante Sanae Takaichi, récemment nommée à la tête du gouvernement. Elle a exprimé le souhait d ouvrir des discussions franches avec le président américain. Tokyo a signé cet été un accord commercial avec Washington, mais certains détails restent à discuter.

    Le point culminant de la tournée est prévu en Corée du Sud, avec une arrivée attendue pour le sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique et un entretien prévu avec Xi Jinping à Gyeongju, jeudi. Les échanges entre Washington et Pékin s’inscrivent dans un contexte de concurrence économique soutenue.

    Négociations avec la Chine et contexte des terres rares

    Des négociations ont aussi été relancées à Kuala Lumpur entre Pékin et Washington, selon un média d’État chinois. Trump a indiqué son souhait de parvenir à un accord couvrant l ensemble des sujets, tout en privilégiant une discussion sur la relation économique et commerciale, selon un haut responsable américain. Cette reprise survient au moment où la Chine a annoncé une réduction de ses exportations de terres rares et où les États-Unis ont menacé d imposer de nouveaux droits de douane sur les produits chinois.

  • Catherine Connolly, candidate de gauche, pourrait devenir la prochaine présidente irlandaise

    Catherine Connolly, candidate de gauche, pourrait devenir la prochaine présidente irlandaise

    Contexte et enjeux de la présidentielle irlandaise

    Selon les premiers dépouillements des bulletins de vote, Catherine Connolly, âgée de 68 ans, pourrait remporter une victoire significative. Cette élection, essentiellement honorifique, est marquée par une faible participation et par des critiques émanant principalement des conservateurs qui estiment ne pas être représentés par les candidats. Les premiers comptages indiquent un nombre de bulletins nuls élevé.

    Un soutien des principaux partis d’opposition

    Catherine Connolly, une ex-avocate reconnue pour son franc-parler, est soutenue par les principaux partis d’opposition, dont les Verts et Sinn Fein, autrefois la vitrine politique de l’Armée républicaine irlandaise (IRA).

    Neutralité et défense

    Elle est opposée à une augmentation des dépenses de défense et défend la tradition de neutralité militaire de l’Irlande, qui entretient un programme de partenariat avec l’OTAN mais n’en est pas membre.

    Réactions et félicitations

    À la suite des premiers résultats, Heather Humphreys, membre du Fine Gael, a déclaré à la télévision publique RTE : « Catherine sera une présidente pour nous tous et elle sera ma présidente », en reconnaissant la défaite. Simon Harris, vice-Premier ministre et autre élu du Fine Gael, a également exprimé ses vœux de réussite à la candidate.

    Chiffres et contexte électoral

    Quelque 3,6 millions d’électeurs et électrices étaient appelés à voter vendredi pour désigner le successeur de Michael Higgins, âgé de 84 ans et en fonction depuis 2011 après deux mandats. Pour la première fois depuis 1990, seuls deux candidats, deux femmes, briguaient la présidence irlandaise.

    afp/boi

  • Catherine Connolly élue présidente irlandaise : portrait, engagements et premiers enjeux

    Catherine Connolly élue présidente irlandaise : portrait, engagements et premiers enjeux

    Résultats et profil de Catherine Connolly

    Catherine Connolly, figure indépendante de gauche, s’est imposée largement lors de l’élection présidentielle irlandaise disputée vendredi. Âgée de 68 ans, ancienne avocate devenue députée en 2016, elle est critique aussi bien envers l’Union européenne que vis-à-vis des États‑Unis. Elle a recueilli plus de 63 % des suffrages, tandis que Heather Humphreys, candidate du Fine Gael, a obtenu environ 29,5 %. Un troisième candidat, Jim Gavin du Fianna Fáil, qui avait annoncé son retrait début octobre, a malgré tout réuni près de 7 % des voix.

    Dans un court échange télévisé quelques heures avant l’annonce officielle, Heather Humphreys avait déclaré que Catherine Connolly « sera une présidente pour nous tous et elle sera ma présidente ». Connolly succédera ainsi à Michael Higgins, 84 ans, qui avait effectué deux mandats de sept ans depuis 2011 dans ce rôle largement honorifique.

    La candidate a réagi sur le registre de l’humilité et du service public, évoquant « un immense privilège ».

    Participation et contexte électoral

    La participation s’est établie autour de 46 %, surprenante par sa vigueur par rapport à l’élection de 2018, mais le scrutin a aussi été marqué par une proportion record de bulletins annulés, représentant environ 13 % du total. Certains de ces votes portaient des messages comme « pas de démocratie » ou des remarques anti‑immigration. Comme son voisin britannique, l’Irlande demeure confrontée à un débat public tendu sur l’accueil des demandeurs d’asile et a vu des manifestations parfois violentes.

    À l’approche du scrutin, des voix conservatrices avaient appelé à l’abstention, dénonçant le fait que seuls deux candidats s’affrontaient réellement, ce qui était inédit depuis 1990. Maria Steen, représentante conservatrice, n’avait pas réussi à réunir les soutiens parlementaires suffisants pour se présenter.

    Engagements et positions de Catherine Connolly

    Dans son discours de remerciement après la publication des résultats, Catherine Connolly a affirmé qu’elle serait « une présidente inclusive, à l’écoute » et a assuré qu’elle « parlera au nom des personnes ordinaires ». Elle s’est aussi engagée à être « une voix pour la paix, fondée sur notre politique de neutralité » et a placé une attention particulière sur « la menace existentielle du changement climatique ».

    À l’échelle gouvernementale, des tensions étaient perceptibles avant même l’issue du vote. Le Premier ministre Michael Martin, chef du Fianna Fáil, a déclaré qu’il se réjouissait de travailler avec la nouvelle présidente à une étape où l’Irlande continue de jouer un rôle important sur la scène internationale. Le vice‑premier ministre Simon Harris, du Fine Gael, lui a souhaité « tout le succès possible ».

    Réactions locales et perception publique

    Des habitants de l’Irlande expriment une certaine admiration pour le parcours de Connolly, perçue comme intègre et capable d’évoquer clairement des sujets sensibles. Une personne interviewée à Galway a souligné son franc‑parler et son éloquence, estimant qu’elle « réussira ».

    Connolly est reconnue pour son franc‑parler et avait reçu le soutien des principaux partis d’opposition, dont les Verts et Sinn Féin, avec une priorité affichée sur la réunification de l’île. Elle est opposée à une hausse des dépenses de défense et favorable au maintien de la neutralité irlandaise, dans le cadre d’un pays qui compte environ 5,2 millions d’habitants et qui est membre de l’Union européenne depuis 1973. Bien que non membre de l’OTAN, l’Irlande entretient un partenariat avec l’alliance atlantique. En septembre, elle a réitéré sa condamnation de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en affirmant qu’un pays neutre devrait dénoncer les abus de pouvoir – qu’ils émanent de la Russie ou des États‑Unis.

    Outre ses positions sur les questions de sécurité et de défense, Connolly a également pris position sur le conflit humanitaire à Gaza, qualifiant les actions dans la région de « génocide ». Ses prises de position sur la politique étrangère, la défense et le logement pourraient, selon certains observateurs, susciter des discussions avec le gouvernement en place. L’Irish Times a noté que la manière dont elle gère ses relations avec le gouvernement pourrait engendrer une forme d’incertitude, voire un conflit latent dans la vie politique irlandaise.

  • Anthony Jackson, bassiste de renom, est décédé à l’âge de 73 ans

    Anthony Jackson, bassiste de renom, est décédé à l’âge de 73 ans

    Anthony Jackson, bassiste de renom, est décédé à l’âge de 73 ans

    Son nom peut paraître peu familier du grand public, mais le bassiste américain a marqué de nombreuses créations musicales par ses collaborations avec des figures emblématiques du jazz et de la pop, notamment Michael Jackson, Billy Paul, Claude Nougaro, Madonna et les O’Jays.

    Musicien de l’ombre, il a participé à des centaines d’albums aux côtés des plus grands noms du jazz et a aussi travaillé avec Alex Bugnon, le pianiste vaudois, sur trois disques. Il figura également sur de nombreux concerts, dont le célèbre Trio in Tokyo avec Michel Petrucciani au piano et Steve Gadd à la batterie.

    Une formation et une quête du son

    Après avoir pratiqué le piano et la guitare, Anthony Jackson découvre la basse à l’âge de 16 ans. Ses études auprès de maîtres forment une base harmonieuse et sophistiquée, qui deviendra la pierre angulaire de son style.

    Il cherchait avant tout le son parfait, non la vitesse, mais la profondeur. Cette approche s’appliquait aussi bien à la basse traditionnelle qu’aux synthétiseurs apparus dans les années 80.

    La basse à six cordes: une révolution personnelle

    Sa quête majeure consistait à concevoir l’instrument idéal avec l’aide de luthiers renommés: une guitare basse à six cordes, capable de couvrir à la fois l’étendue d’une basse et une partie du registre du piano.

    En ajoutant une corde aiguë et une corde grave, il pouvait jouer des lignes puissantes sans changer d’instrument et réaliser des arrangements presque pianistiques, comme on peut l’entendre dans le trio de Michel Petrucciani.

    Une contribution durable à la musique

    À travers cette recherche d’un son idéal, Anthony Jackson a mis en lumière l’importance de la basse et des musiciens de l’ombre, avec plus de 3000 sessions de studio et près de 500 albums enregistrés.

    Sa contribution dépasse les genres et les époques, et sa ligne de basse la plus emblématique demeure celle créée pour un morceau des O’Jays, groupe R&B fondé dans les années 60 et toujours actif.

  • Témoignages des otages israéliens libérés par le Hamas : premiers retours sur leur captivité

    Témoignages des otages israéliens libérés par le Hamas : premiers retours sur leur captivité

    À la sortie d’un hôpital israélien, Gal Gilboa Dallal fume une cigarette et affiche un sourire. Pour la première fois, il évoque les retrouvailles plutôt que le frère disparu, expliquant l’attente longue qui a précédé ce moment. Il a précisé avoir attendu deux ans pour cet instant, lors de l’émission La Matinale de la RTS, ce vendredi.

    Son frère, otage du Hamas pendant deux ans, est désormais libre mais affaibli. Le Hamas serait à l’origine d’une faim imposée aux otages dans le but d’en faire des vitrines de la faim, et leur rétablissement physique et mental s’annonce long selon lui.

    Récits de détention et témoignages familiaux

    Paroles des proches

    Dans la presse israélienne, les témoignages des proches se multiplient, souvent bouleversants. La mère de Rom Braslavski affirme que son fils a été fouetté et battu avec des objets qu’elle préfère ne pas décrire.

    Le père d’Avinatan Or, interrogé par la radio publique israélienne, décrit une captivité marquée par une solitude absolue: Avinatan aurait été enfermé dans une cage d’environ 1,80 mètre de haut, dont la longueur correspondait à celle d’un matelas, et il serait resté menotté pendant plus d’un an.

    Conditions de détention décrites

    Plusieurs familles évoquent des détentions dans les tunnels de Gaza, sans lumière du jour et sans accès au monde extérieur, parfois menottés dans des cages pendant des mois. Ces récits décrivent une vie souterraine marquée par la faim, la peur et une perte de repères temporels.

    Situation actuelle et perspective

    Pour l’heure, aucun des ex-otages n’a encore témoigné publiquement dans les médias. Il faudra probablement attendre plusieurs semaines avant de pouvoir entendre de nouveaux récits.

    Reportage radio : Sharon Aronowicz. Adaptation web : ther.

  • Maia Sandu nomme Alexandru Munteanu comme candidat au poste de Premier ministre en Moldavie

    Maia Sandu nomme Alexandru Munteanu comme candidat au poste de Premier ministre en Moldavie

    Nomination du Premier ministre moldave par Maia Sandu

    Selon Maia Sandu, après consultation des groupes parlementaires, elle a signé le décret nommant M. Alexandru Munteanu candidat au poste de Premier ministre de la République de Moldavie, communiqué via Facebook par la cheffe de l’État pro-européenne.

    Profil du candidat

    Âgé de 61 ans, Alexandru Munteanu est décrit comme une personnalité encore peu connue du grand public. Il n’a jamais occupé de fonctions politiques et s’est jusqu’ici tenu à l’écart des médias.

    Parcours et nationalités

    En 2016, il a fondé une entreprise gérant des investissements en Biélorussie, en Moldavie et en Ukraine. Il a vécu dans ces pays avant de s’installer à Bucarest après l’invasion russe de 2022. Il détient la citoyenneté moldave, roumaine et américaine.

    Prochaines étapes et contexte

    La semaine prochaine, un vote d’investiture au Parlement devrait confirmer sa nomination. Cette étape s’inscrit dans un contexte où l’orientation européenne demeure un enjeu central, les dernières élections ayant été perçues comme un tournant pour la Moldavie, une nation d’environ 2,4 millions d’habitants située entre l’Ukraine et la Roumanie.

  • Champions League : PSG, Inter Milan et Arsenal brillent après trois journées

    Champions League : PSG, Inter Milan et Arsenal brillent après trois journées

    Trois clubs parfaits après trois journées

    À l’issue de la troisième journée de la phase de groupes de la Ligue des Champions, trois clubs affichent un bilan sans faute : le Paris Saint-Germain, l’Inter Milan et Arsenal, qui ont remporté leurs rencontres respectives.

    Paris Saint-Germain : festival offensif contre Leverkusen

    Le PSG a écrasé le Bayer Leverkusen 7-2. Le premier but est venu d’un défenseur adverse, Willian Pacho, sur une tête suite à un corner à la 7e. Le Bayer a cru égaliser à la 25e sur penalty, mais Alejandro Grimaldo a vu sa tentative toucher le poteau. La soirée s’est compliquée après l’expulsion du capitaine du Bayer, Robert Andrich, pour un coup de coude sur Désiré Doué à la 33e.

    Le PSG a rapidement pris l’avantage numérique: Zabarnyi a reçu un carton rouge pour une faute dans la surface à la 37e et Aleix Garcia a ensuite converti le penalty à la 38e. Doué a redonné l’avantage à ses couleurs à la 41e et a inscrit un doublé à 45e+3. Entretemps, Kvicha Kvaratskhelia a décoché une frappe qui a touché les deux montants avant de franchir la ligne (44e).

    Après la pause, Leverkusen a souffert davantage. Nuno Mendes (50e), Ousmane Dembélé (66e) et Vitinha (90e) ont porté le score, tandis que Garcia a signé une nouvelle réussite en clôturant le match à 54e.

    Arsenal : large succès face à l Atlético Madrid

    À Londres, Arsenal a pris le large en seconde période grâce à une ouverture de Gabriel de la tête sur un coup franc de Declan Rice (57e). Gabriel Martinelli a inscrit à la 64e et Viktor Gyökeres a ajouté deux réalisations à la 67e et 70e, scellant le score final de 4-0 pour les Gunners.

    Du côté madrilène, Julian Alvarez a été l’un des rares dangers et aurait pu offrir une opportunité sur une sortie manquée de David Raya et a ensuite frappé la transversale à la 49e.

    Inter Milan : défense invincible et nouvelle victoire

    L’Inter Milan, avec Yann Sommer dans les cages et Manuel Akanji entré à la pause, a dominé l’Union Saint-Gilloise 4-0 grâce à Denzel Dumfries (41e), Lautaro Martínez (45+1), Hakan Çalhanoğlu (53e pen) et Francesco Pio Esposito (76e). Les Nerazzurri n’ont toujours pas encaissé le moindre but en trois matches de Champions League cette saison.

    Autres résultats de la soirée

    Dans les autres rencontres, le Borussia Dortmund a battu Copenhagen 4-2 à l’extérieur, Manchester City s’est imposé 2-0 face à Villarreal et Newcastle a triomphé de Benfica 3-0. Le PSV Eindhoven a battu Napoli 2-1, et le Barça a infligé un carton 6-1 à l’Olympiakos. En marge, Arsenal et l’Atlético Madrid se sont quittés sur un score de 0-0 dans l’affiche disputée ce soir-là.

    Merci à toutes et à tous pour votre suivi. Retrouvez les statistiques et les analyses complètes sur notre site ou notre application.

  • Chirurgiens suisses dénoncent la réforme de la rémunération des soins

    Chirurgiens suisses dénoncent la réforme de la rémunération des soins

    Contexte et inquiétudes des chirurgiens

    Selon la Fédération des chirurgiens suisses FMCH, les nouveaux forfaits prévus pour les actes opératoires pourraient mal refléter leur durée et leur complexité. Ainsi une appendicectomie, réalisée en environ 25 minutes, serait tarifée au même niveau qu’une intervention plus lourde comme l’ablation d’une tumeur au rectum, soit l’équivalent de deux heures de travail. En clair, certaines prestations pourraient être surévaluées par rapport à d’autres plus exigeantes, ou sous-évaluées.

    D’après la FMCH, ces forfaits pourraient amener certains praticiens du secteur privé à limiter certains actes faute de rémunération suffisante pour assurer leur activité et faire tourner leur cabinet.

    Risque pour l’ensemble du système

    Dans La Matinale, Marc-Olivier Sauvain, chef du département de chirurgie du Réseau hospitalier neuchâtelois et membre de la Fédération suisse des chirurgiens, avertit d’un risque pour le système sanitaire si les forfaits ne couvrent pas les coûts des interventions nécessaires. Il rappelle que des spécialistes privés contribuent largement au soutien des hôpitaux et que leur présence est utile, notamment face à la congestion des services d’urgence.

    Selon lui, si les forfaits ne couvrent pas les coûts inhérents à certaines interventions, ces praticiens pourraient ne plus les pratiquer, ce qui déplacerait les flux de patients vers les hôpitaux publics et pourrait entraîner une hausse générale des coûts et des délais de prise en charge. La crainte évoquée porte sur la sécurité et la qualité des soins.

    Réactions et précisions

    Baptiste Hurni, conseiller aux États du Parti socialiste et vice-président de l’organisation suisse des patients, rejette l’idée que la sécurité des patients soit compromise par ces règles. Il estime qu’un chirurgien qui soignerait moins bien parce qu’un forfait serait insuffisant irait à l’encontre du serment d’Hippocrate et serait condamnable; il précise toutefois que ces forfaits ont été négociés et acceptés par la Fédération des médecins suisses et les chirurgiens concernés. Ils souhaiteraient aujourd’hui réévaluer les règles du jeu, constatant des pertes potentielles selon les cas, ce qui reflète, selon lui, la nature même du système forfaitaire.

  • Droite en Amérique latine : modérée ou radicale, une reconquête en marche

    Droite en Amérique latine : modérée ou radicale, une reconquête en marche

    Une droite en plein renouveau en Amérique latine

    En remportant la présidentielle, Rodrigo Paz a porté un nouveau coup à la gauche sociale latino-américaine, longtemps soutenue par l’ancien président bolivien Evo Morales.

    Si le nouveau président bolivien est jugé modéré, une tendance de fond se dessine sur le continent : la droite serait de retour et pourrait influencer les prochaines échéances électorales au Chili, au Honduras, au Costa Rica, au Pérou ou en Colombie.

    Dans ces pays, une droite radicale axée sur la sécurité et l’autoritarisme gagne en visibilité et attire un soutien croissant dans l’électorat.

    La question migratoire, facteur déterminant

    Olivier Compagnon, professeur d’histoire contemporaine à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine de l’Université Sorbonne-Nouvelle, rappelle que ce mouvement s’inscrit dans un mouvement global, presque planétaire, dont l’Europe n’est pas épargnée, avec des circuits politiques de plus en plus polarisés et des droites radicales qui émergent et prennent le pouvoir.

    Il évoque toutefois une composante régionale propre au continent : le second mandat de Donald Trump. Le président américain n’intervient pas directement dans les campagnes électorales, mais en promettant son soutien à la droite face à des candidats issus de la gauche, il peut donner l’impression que la coopération avec les États-Unis serait renforcée.

    Une photo fournie par le ministère vénézuélien de l’Intérieur montre certains migrants vénézuéliens arrivés du Honduras après leur expulsion des États-Unis, à l’aéroport international Simon Bolivar de La Guaira, le 24 mars 2025.

    Plus largement, d’autres facteurs expliquent cette dynamique régionale : au-delà des particularismes nationaux, la question migratoire occupe une place centrale dans les agendas politiques latino-américains, et en particulier les migrations vénézuéliennes. Depuis une dizaine d’années, huit millions de Vénézuéliens – un quart de la population – ont quitté leur pays.

    La prégnance de cette thématique favorise les partis de la droite identitaire, un facteur décisif pour penser la question politique à l’échelle de la région.

    Fascination pour l’expérience Bukele

    Le professeur relève aussi une fascination parmi les droites radicales latino-américaines pour l’expérience Bukele au Salvador, une dynamique qui nourrit les réflexions sur l’avenir de la démocratie dans la région.

    Élu démocratiquement en 2019 dans un pays marqué par les violences et l’insécurité, Nayib Bukele déploie une politique très dure contre les gangs, emprisonnant près de 80 000 personnes dans des conditions extrajudiciaires, sans procès ni condamnation officielle, ce qui est perçu comme une remise en cause de l’État de droit.

    Quelques années plus tard, en 2024, il se représente devant les électeurs et est élu au premier tour avec 82 % des suffrages. Le professeur souligne que ce basculement autoritaire est soutenu par l’essentiel de la population.

    Dans plusieurs pays, notamment au Pérou et, dans une moindre mesure, au Chili, l’idée que l’expérience Bukele pourrait répondre à certaines problématiques régionales se fait entendre, ce qui amène à s’interroger sur l’avenir de la démocratie en Amérique latine, conclut le professeur.

    Propos recueillis par Cédric Guigon

    Texte web : Julien Furrer