Category: Monde

  • Venezuela affirme avoir averti Washington d’une menace visant l’ambassade américaine à Caracas

    Venezuela affirme avoir averti Washington d’une menace visant l’ambassade américaine à Caracas

    Contexte et avertissement officiel

    Le Venezuela affirme avoir prévenu les États‑Unis d’une menace grave visant l’ambassade américaine à Caracas. Selon Caracas, une opération sous faux drapeau pourrait être menée par des secteurs extrémistes de la droite locale afin de placer des explosifs sur ce site diplomatique.

    Déclaration et sécurité renforcée

    Dans un communiqué, le président de l’Assemblée nationale, Jorge Rodríguez, indique que l’information a été transmise au gouvernement américain et à une ambassade européenne afin d’informer le personnel et de renforcer les mesures de sécurité autour de la mission. Il précise que le gouvernement vénézuélien respecte et protège cette ambassade.

    Rumeurs autour de Maria Corina Machado

    Sur les réseaux sociaux, des rumeurs évoquent une possible réfugiée à l’ambassade de Maria Corina Machado, opposante majeure, en clandestinité depuis la présidentielle de juillet 2024. Aucune confirmation officielle n’a été apportée par les autorités vénézuéliennes ou américaines.

    Contexte des tensions avec les États‑Unis

    Caracas et Washington ont rompu leurs relations diplomatiques en 2019; l’ambassade américaine à Caracas est aujourd’hui déserte, à l’exception de quelques agents.

    Événements récents et réactions

    Dans le cadre d’une opération antidrogue, les États‑Unis affirment avoir déployé des navires dans la mer des Caraïbes et avoir mené hier une frappe visant un bateau de narcotrafiquants présumés au large des côtes vénézuéliennes, causant la mort de quatre personnes. Au total, ces frappes récentes ont porté le bilan à au moins 21 morts au cours des dernières semaines.

    De son côté, le gouvernement vénézuélien a dénoncé une « agression armée » et accusé Washington d’utiliser le trafic de drogue comme prétexte pour imposer un changement de régime et s’emparer de l’une des plus importantes réserves pétrolières au monde. Le pouvoir a également condamné l’« incursion illégale » de chasseurs américains dans une zone aérienne sous contrôle national.

  • Kherson : première ligne entre occupation et bombardements, témoignages d’une ville en souffrance

    Kherson : première ligne entre occupation et bombardements, témoignages d’une ville en souffrance

    Kherson : première ligne entre occupation et bombardements

    La ville de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, est marquée par une intensification des bombardements et se retrouve sur le front après sa libération en novembre 2022. Elle demeure exposée à des risques constants alors que les combats se poursuivent.

    Les civils qui n’ont pas pu ou voulu quitter les lieux font face à une menace permanente, tandis que les habitants racontent une réalité marquée par des destructions et une précarité croissante.

    Les témoignages recueillis par la correspondante Maurine Mercier pour RTS décrivent des vies brisées. Un père a perdu son fils de 13 ans dans un tir de lance-roquettes, et Genia a été amputé des deux jambes lorsqu’un obus est tombé près de lui dans son jardin.

    Sur le plan matériel, certaines familles ne disposent pas des moyens de partir. Le neveu de Genia indique que son oncle vit principalement de sa pension, estimée à une centaine d’euros par mois, et qu’il demeure pris en charge à plein temps. Pour tenter de se protéger, la municipalité a mis en place des filets de pêche au-dessus de certaines rues afin d’atténuer l’impact des drones russes, mais les bombardements et les tirs d’artillerie deviennent de plus en plus fréquents.

    Interrogée sur le pire entre l’occupation et les bombardements actuels, Yulia, rescapée d’une attaque, répond sans hésiter que l’occupation demeure le facteur le plus lourd à gérer.

  • Donald Trump et les géographes au FIG de Saint-Dié-des-Vosges : fascination et inquiétudes autour du pouvoir et des espaces

    Donald Trump et les géographes au FIG de Saint-Dié-des-Vosges : fascination et inquiétudes autour du pouvoir et des espaces

    Donald Trump et les géographes au FIG

    Du vendredi au dimanche, des géographes réunis au Festival international de géographie (FIG), dans l’est de la France, ont évoqué Donald Trump comme un « objet d’étude » à la fois fascinant et inquiétant. À Saint-Dié-des-Vosges, où se tient chaque année le FIG, l’ancien président américain est régulièrement mentionné au fil des conférences, en lien avec les thèmes abordés sur les dynamiques du pouvoir et leurs répercussions spatiales.

    Pour Camille Escudé, chercheuse à Sciences Po Paris, « le thème du festival cette année, c’est le pouvoir, et ce que nous montre Donald Trump, c’est le retour à un pouvoir national fort, décomplexé, dans ses formes et dans ses traductions spatiales aussi ». Elle ajoute que le sujet « lui donne du grain à moudre » et évoque, sans détour, les interviews et les hypothèses autour d’épisodes tels que des tentatives perçues de modifier des cartes ou des territoires.

    Des gestes symboliques et des enjeux géographiques

    Plusieurs intervenants soulignent que Trump représente, pour l’analyse cartographique, une figure où le pouvoir s’exprime non seulement par des décisions politiques mais aussi par des actes qui influent sur l’espace. Selon cette spécialiste de l’Arctique, « c’est un objet politique avec des conséquences géographiques » qu’il convient d’étudier comme tel, tout en notant une part d’inquiétude. D’autres expliquent que la frontière peut devenir, dans ce cadre, une question de force et de pratique, révélant des dynamiques déjà observables mais amplifiées par le discours présidentiel.

    Les discussions évoquent notamment l’intervention de l’agence de l’immigration américaine, l’ICE, dans le cadre d’un programme d’expulsions massives, comme un élément qui éclaire les rapports entre droit, pouvoir et géographie des territoires.

    Des renommer des lieux et des implications cartographiques

    Frédéric Giraut, spécialiste de toponymie à l’Université de Genève, témoigne d’un épisode marquant: Donald Trump, revenu au pouvoir, a renommé de façon unilatérale certains points sur des cartes. Le Denali, point culminant des États‑Unis, nommé autrement depuis 2015, est revenu au nom « mont McKinley ». Le golfe du Mexique, nom d’origine préhispanique, a été brièvement évoqué comme devant devenir le « golfe d’Amérique », une modification signalée par l’Associated Press (AP). Pour Giraut, ces gestes illustrent une dimension suprémaciste et posent des questions en lien avec les engagements internationaux, notamment ceux qui visent à promouvoir les langues et les savoirs autochtones.

    Il souligne que « c’est effrayant, parce qu’il y a cette dimension suprémaciste qui va à l’encontre d’engagements internationaux, notamment ceux liés au développement durable et à l’inclusion des langues minoritaires », et rappelle que la cartographie peut devenir un terrain de propagande et de politique linguistique.

    Une fin d’ère et des pronostics géopolitiques

    Laurence Nardon, spécialiste des États-Unis à l’Institut Français des Relations Internationales (Ifri), voit dans ces évolutions une « fin d’une ère » — celle du multilatéralisme fondé sur la coopération, le droit international et les institutions comme les Nations Unies. Elle affirme que, d’un point de vue politique, l’analyse est absolument fascinante, mais elle met aussi en évidence un volet anxiogène, particulièrement depuis le début du second mandat républicain et les attaques perçues contre les universités, l’état de droit et les médias.

    Pour autant, les chercheurs appellent à la prudence face à une interprétation univoque: les frontières ne se redéfinissent pas uniquement par les gestes d’un acteur unique. Frédéric Giraut rappelle qu’en parallèle des réactions des grandes plateformes privées, des ressources collaboratives émergent comme des contrepoints. Il mentionne Wikipédia et, sur le plan cartographique, OpenStreetMap comme des espaces de résistance potentiels, face à des décisions centralisées qui pourraient modifier les représentations des territoires.

    Entre idéal de résistance et réalité numérique

    Le débat met ainsi en lumière la tension entre les dynamiques étatiques et les initiatives citoyennes qui participent à une cartographie plus participative. Les géographes notent que, si Google Maps ou Apple Plans ont suivi des orientations officielles, des plateformes collaboratives offrent des espaces alternatifs et critiques où les habitants et les chercheurs peuvent réviser ou remettre en question certaines griffes cartographiques. Cette dimension de résistance numérique est évoquée comme un élément important dans la compréhension des rapports entre pouvoir, territoire et données géographiques.

    En conclusion, les échanges lors du FIG reflètent l’actualité et ses implications pour la géographie: Donald Trump est perçu comme un sujet d’étude complexe, capable d’éclairer les mécanismes du pouvoir à travers des pratiques spatiales et des discours qui influent sur les territoires. Les participants s’accordent néanmoins sur l’importance de distinguer les faits des interprétations et de favoriser une approche critique et méthodique dans l’analyse des dynamiques géopolitiques contemporaines.

  • Des milliers de manifestants pendant les élections locales en Géorgie

    Élections locales en Géorgie : rassemblement à Tbilissi

    Des dizaines de milliers de protestataires se sont réunis en début de soirée dans le centre de Tbilissi, affichant des drapeaux géorgiens et européens.

    Réactions et enquêtes en cours

    Le premier ministre Irakli Kobakhidzé a déclaré que des éléments avaient annoncé le renversement de l’ordre constitutionnel et son remplacement par la violence, et que toute personne impliquée serait poursuivie.

    Le ministère de l’Intérieur a indiqué avoir ouvert une enquête sur les appels à modifier par la violence l’ordre constitutionnel de la Géorgie ou à renverser l’autorité de l’État.

    Selon la Commission électorale centrale, le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, a obtenu plus de 80% des voix, après dépouillement des bulletins dans 73% des bureaux de vote.

    ats/juma

  • ONU: 158 entreprises liées aux colonies israéliennes identifiées dans la liste actualisée

    ONU: 158 entreprises liées aux colonies israéliennes identifiées dans la liste actualisée

    Mise à jour de la liste des entreprises liées aux colonies israéliennes

    Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (OHCHR) publie une version actualisée d’une base de données répertoriant les entreprises actives dans des contextes liés aux colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Cette édition recense 158 sociétés, dont 68 sont nouvelles par rapport à l’édition de 2023, et sept entreprises ont été retirées, parmi lesquelles le constructeur ferroviaire Alstom.

    Le Haut-Commissaire a expliqué que ce rapport rappelle la responsabilité des entreprises opérant dans des zones de conflit de veiller à ce que leurs activités ne contribuent pas à des violations des droits humains.

    Répartition géographique des entreprises

    La majorité des sociétés répertoriées sont basées en Israël. D’autres siègent au Canada, en Chine, en France, en Allemagne, au Luxembourg, aux Pays-Bas, au Portugal, en Espagne, au Royaume‑Uni et aux États‑Unis.

    Portée de la liste et cadre de référence

    La liste n’est pas exhaustive: faute de ressources, le Haut-Commissariat n’a pu examiner que 215 entreprises sur les 596 pour lesquelles il avait reçu des informations.

    Contexte historique et cadre juridique

    La première publication de ce type remonte à 2020. Elle est née à la suite d’une résolution du Conseil des droits de l’homme de l’ONU adoptée en mars 2016, qui demandait l’établissement d’une base de données des entreprises impliquées dans les activités liées aux colonies israéliennes en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est.

    Lors de cette publication initiale, l’OHCHR avait précisé que la liste n’est pas un processus judiciaire et ne vise pas à constituer une procédure pénale ou quasi pénale.

    Actualisations et contexte récent

    En principe, cette liste doit être actualisée chaque année, mais cela n’a pas toujours été le cas. En 2023, une version actualisée a été publiée et réduite à 97 entreprises, sans qu’il soit établi si de nouvelles sociétés auraient dû être ajoutées.

    La liste publiée ce vendredi représente la première véritable actualisation officielle depuis lors.

    Réactions internationales

    En 2020, Israël et les États‑Unis avaient vivement dénoncé la publication de cette base de données. Le ministère israélien des Affaires étrangères avait décrit l’initiative comme une reddition aux pressions de pays et d’organisations qui chercheraient à nuire à Israël.

  • Pokémon nie tout lien avec une vidéo associant migrants à une opération migratoire à Chicago

    Contexte et réaction de Pokémon

    La vidéo publiée en début de semaine sur le compte X du Département de la sécurité intérieure américain montre des policiers armés et des douaniers menottant des personnes présentées comme des clandestins, avec le générique emblématique de Pokémon en fond.

    Le clip d’une durée d’environ une minute alterne ces images avec des plans du personnage Satoshi, connu sous le nom d’Ash en Amérique du Nord, lançant des Pokéballs, conformément à ce qui est montré dans la série animée.

    Éléments de la vidéo

    La séquence associe des scènes réelles à des références de l’univers Pokémon, sans que Pokémon n’indique une approbation de cette utilisation.

    Réaction officielle

    La société Pokémon a déclaré n’avoir aucune implication dans la réalisation ou la publication de cette vidéo, précisant qu’elle n’a jamais autorisé l’utilisation de sa propriété intellectuelle par des tiers.

    Cadre opérationnel et contexte migratoire

    Au début du mois, l’administration américaine a lancé à Chicago une opération de contrôle de l’immigration baptisée « Midway Blitz », visant des migrants que les autorités décrivent comme des criminels qui terrorisent les Américains.

    À propos de la franchise Pokémon

    Depuis son lancement en 1996 sur Game Boy, Pokémon est devenu une référence mondiale, étendue aux films, aux séries et au jeu mobile Pokémon Go, qui exploite la réalité augmentée.

  • Palantir : analyses de données avancées, marchés publics et controverses géopolitiques

    Palantir : analyses de données avancées, marchés publics et controverses géopolitiques

    Palantir, une ascension marquante dans l’analyse de données

    Fondée en 2003, Palantir Technologies est présentée comme l’une des valeurs les plus performantes du S&P 500 en 2024 et, au premier semestre 2025, selon certaines mesures du marché.

    Cette progression tient à la capacité de ses logiciels d’analyse de données à traiter des volumes importants d’informations sensibles et complexes, allant des images satellites aux relevés bancaires en passant par des données de capteurs industriels.

    Selon Steven Meyer, directeur et cofondateur de Zendata, les logiciels de Palantir fonctionnent comme une salle de commandement qui agrège des informations issues de sources multiples pour produire des analyses claires aidant les décideurs à prendre des décisions.

    Des clients prestigieux mais controversés

    Parmi les clients figurent des gouvernements, leurs armées et leurs agences de renseignement, ainsi que des entreprises privées comme Airbus, Stellantis ou Ferrari. Le principal client demeure toutefois le secteur public américain: l’armée a signé en août un accord-cadre pouvant atteindre 10 milliards de dollars sur dix ans.

    L’entreprise fournit également ses outils à l’armée ukrainienne dans le cadre du conflit en cours, son logiciel analysant diverses données pour, par exemple, identifier la position d’un tireur russe.

    L’implication dans le domaine militaire suscite des inquiétudes: Palantir est notamment critiquée pour son partenariat avec l’armée israélienne, accusée de soutenir « l’effort de guerre sur les territoires occupés », selon Valentin Goujon, sociologue et doctorant.

    Des outils puissants et des questionnements éthiques

    Le principal outil de Palantir, Gotham, permet d’agréger des données, de cartographier des zones et même de suivre des individus. Il aurait notamment été utilisé pour localiser Oussama Ben Laden en 2011 et il est employé par divers services de police américains et européens.

    Les algorithmes de Palantir se trouvent renforcés par l’intelligence artificielle: ces outils peuvent aller du traitement de dossiers judiciaires à la vidéosurveillance et à la géolocalisation pour en déduire des renseignements, selon Valentin Goujon.

    Son usage par la police chargée des expulsions des migrants aux États-Unis a suscité des critiques, avec des démissions d’employés ayant signé une lettre dénonçant leur désaccord, et Amnesty International avertissant d’un « risque élevé de violations des droits humains ».

    Controverses et enjeux internationaux

    Une enquête du New York Times publiée en mai 2025 suggère que Donald Trump aurait utilisé les outils de Palantir pour constituer une vaste base de données sur la population américaine, alimentant des craintes de surveillance de masse. Palantir a formellement démenti ces allégations.

    Plusieurs pays européens utilisent déjà les logiciels Palantir pour leurs forces de police ou leurs douanes, notamment le Danemark, la Norvège et la Hongrie. En Allemagne, l’usage par certaines polices de Länder est au cœur d’un débat sur la souveraineté et la dépendance envers une entreprise controversée proche du pouvoir américain.

    Palantir, dont le siège européen est situé dans le canton de Schwyz, n’a pas répondu aux sollicitations de RTS.

    Rédigé par Cédric Guigon

  • Drone tiré du Yémen touche Eilat et fait au moins 22 blessés

    Drone tiré du Yémen touche Eilat et fait au moins 22 blessés

    Un drone en provenance du Yémen a touché la ville d’Eilat, faisant au moins 22 blessés selon les autorités israéliennes.

    Il s’agit de la deuxième intrusion d’un drone étranger sur Eilat en moins d’une semaine, selon les responsables.

    Selon la radiodiffusion publique, l’appareil sans pilote a explosé près d’un hôtel et est tombé dans le centre-ville, provoquant des dégâts matériels sans précisions complémentaires.

    Le Magen David Adom, l’équivalent israélien de la Croix-Rouge, a précisé avoir pris en charge et évacué 22 blessés, dont deux dans un état grave : un homme d’une soixantaine d’années touché par des éclats et un autre blessé à la poitrine dans la trentaine.

    Plusieurs vidéos circulent sur les réseaux sociaux et suggèrent qu’un drone s’approchait du ciel au large de la côte d’Eilat avant une explosion derrière la ceinture d’hôtels du littoral; l’authenticité de ces images n’a pas pu être vérifiée immédiatement par l’agence AFP.

    Interceptions et contexte

    Plus tôt, l’armée israélienne avait indiqué que les sirènes d’alerte avaient retenti à Eilat après la détection d’un aéronef en provenance du Yémen. Dans un communiqué, les militaires précisent que des tentatives d’interception ont été effectuées mais que le drone est tombé dans la zone d’Eilat.

    Ces faits s’inscrivent dans le cadre du deuxième jour de Rosh Hashana, le Nouvel An juif, une période où les hôtels d’Eilat accueillent généralement davantage de visiteurs.

    Crédit photo : AFP/EBZ

  • Médecins étrangers à Gaza : témoins directs et soutiens humanitaires sur le terrain

    Médecins étrangers à Gaza : témoins directs et soutiens humanitaires sur le terrain

    Des médecins étrangers à Gaza : témoins et acteurs sur le terrain

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    Des praticiens venus de l’extérieur jouent un rôle double à Gaza: ils soignent et, surtout, témoignent des conditions sur place. Le Dr Mimi Syed, urgentiste américaine, témoigne après deux séjours d’un mois dans l’enclave; elle a ensuite participé à plusieurs émissions pour relater ce qu’elle a vu.

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    Refoulements à la frontière et risques des témoignages

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    En août, elle a été refoulée sans explication lors d’un passage à la frontière, malgré deux séjours précédents obtenant une autorisation sécuritaire. Son nom figurait en rouge sur les listes, tout comme celui d’une collègue française qui était aussi venue à Gaza. Lors de ses échanges avec des officiels de ses pays et après avoir critiqué publiquement la politique israélienne, elle a raconté l’incident sur le plateau de la RTS.

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    Un constat de blessures et un schéma récurrent

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    Selon le Dr Syed, environ une centaine de confrères auraient été refoulés au cours des trois derniers mois, chiffre qui rejoint les estimations de l’ONU et d’organisations humanitaires. Témoigner comporte des risques, mais de nombreux médecins étrangers choisissent quand même de parler après leur retour.

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    Le chirurgien britannique Nick Maynard signe un témoignage accablant: \”C’est la même histoire pour chacun d’entre eux. Ils ont été visés par des soldats israéliens ou par des quadricoptères, des drones pilotés à distance. Samedi dernier, on a eu quatre jeunes adolescents qui avaient tous été touchés aux testicules. Il y a un schéma clair, un peu comme si c’était un jeu. Aujourd’hui c’est la tête, demain c’est l’abdomen\”, explique-t-il.

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    Rôle des médecins étrangers: plus que des soins, un symbole et une protection

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    À Gaza, les médecins venus de l’étranger sont perçus comme des témoins précieux et, dans certains lieux, comme des boucliers de protection. Le Dr Azra Zyada, médecin palestino-britannique et membre de Healthcare Workers Watch, rappelle que leur présence peut indirectement protéger les hôpitaux.

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    Récemment, les fenêtres de l’hôpital Nasser ont été visées par des tirs de snipers; les professionnels de santé étrangers ont alors alerté leurs ambassades pour solliciter une intervention. Les Palestiniens, eux, ne bénéficient pas de ce type de protection.

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    Un apport concret: faciliter l’entrée de matériel médical et de soins optiques

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    Au-delà des interventions médicales, le travail des médecins étrangers facilite des actions humanitaires sur place. Grâce à eux, Eyad Amawi, coordonnateur humanitaire, a pu faire entrer plus de 1000 montures de lunettes dans Gaza bloquée par le confinement. \”La réaction des enfants est impressionnante: lorsqu’ils voient clairement, ils sourient et certains crient de joie\”, relate-t-il.

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    Pour Eyad Amawi, la présence des médecins étrangers sur le terrain est essentielle non seulement comme renforts médicaux mais aussi comme symbole de solidarité internationale envers la population palestinienne.

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    Un dilemme éthique face à la tragédie

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    Aujourd’hui, ces médecins se trouvent confrontés à une question difficile: doivent-ils poursuivre leur travail dans le silence pour ne pas invisibiliser davantage la crise à Gaza, ou continuer à témoigner malgré le risque de se voir interdire l’entrée dans l’enclave?

  • Donald Trump critique l’ONU et l’Europe lors d’un discours à l’Assemblée générale des Nations unies

    Donald Trump critique l’ONU et l’Europe lors d’un discours à l’Assemblée générale des Nations unies

    Contexte du discours et premiers éléments

    En 2018, le discours plein d’autosuffisance du président américain avait suscité des rires des délégations étrangères réunies pour l’Assemblée générale à New York.

    Propos marquants et portée politique

    Cette fois, le milliardaire de 79 ans s’est exprimé dans un silence presque total, se félicitant d’un « âge d’or » pour l’Amérique, énumérant des résultats économiques et prétendant avoir mis fin à « sept guerres », en citant des conflits dont certains sont anciens.

    Réactions et orientation des politiques américaines

    Depuis son retour au pouvoir, la plupart des dirigeants occidentaux n’ont plus le cœur à rire: il a lancé une offensive protectionniste d’envergure, remis en cause les alliances traditionnelles des États‑Unis et réduit l’aide internationale.

    Critiques ciblées envers l’ONU

    L’ancien président a aussi reproché à l’ONU de ne pas l’avoir soutenu dans ses initiatives de paix. Il a ironisé en évoquant « deux choses » qu’il associe à l’ONU: un escalier mécanique défaillant et un téléprompteur défaillant, en référence à des problèmes techniques pendant son intervention au siège.

    Il a également accusé l’institution de financer « une attaque contre les pays occidentaux et leurs frontières », faisant référence à l’aide accordée à des migrants en difficulté.

    Par ailleurs, il a évoqué une opération d’expulsion d’immigrés en situation irrégulière et a menacé les pays européens qui ne prendraient pas des mesures similaires.

    Climat, énergie et positions sur la Palestine

    Sur le climat et l’énergie, il a attaqué les politiques de transition et décrit le changement climatique comme la « plus grande arnaque » jamais menée, dénonçant une logique mondialiste qui pousserait les pays industrialisés à se nuire.

    En ce qui concerne le dossier palestinien, il a déclaré que reconnaître un État de Palestine constituerait une « récompense » pour les atrocités attribuées au Hamas.

    Agenda et rencontres prévues à New York

    À New York, Trump prévoit des entretiens bilatéraux avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et l’Argentin Javier Milei, ainsi qu’une réunion avec des dirigeants de plusieurs pays musulmans (Qatar, Arabie Saoudite, Indonésie, Turquie, Pakistan, Égypte, Émirats arabes unis et Jordanie).

    La réunion du Conseil de sécurité sur Gaza est également au programme, en l’absence d’Israël qui a déploré qu’elle se tienne pendant le Nouvel An juif. Enfin, il a annoncé une rencontre prochaine avec Lula da Silva.