Category: Livres

  • Prilly-Malley: La Demeure contrainte de quitter la friche avant le 30 novembre

    Prilly-Malley: La Demeure contrainte de quitter la friche avant le 30 novembre

    Contexte et échéance de fermeture

    Sise au pied des échafaudages du nouveau quartier de Malley et entourée de barrières, la yourte de l association Les Lents occupe une place visible sur la friche de Prilly. Elle a été priée de quitter les lieux d ici au 30 novembre et une fête de fermeture a été organisée ce week-end.

    Des activités variées et une fréquentation quotidienne

    Le lieu proposait une cuisine ouverte toute la journée, des cours de français, une permanence médicale et un salon de coiffure, et une quarantaine de personnes s y retrouvaient chaque jour, offrant un abri et un repas chaud.

    Témoignages et réalité des usagers

    Beaucoup se décrivent comme précaires; Gab, bénévole à La Demeure, décrit le lieu comme une maison de jour pour des personnes qui n ont pas forcément de domicile. Majoritairement réfugiés, certains usagers sont aussi sans abri ou sans papiers. Daniel, arrivé récemment du Nigeria, souligne l importance d un espace collectif pour se rencontrer et s entraider.

    INVISIBILISATION DE LA PAUVRETÉ

    Les autorités dénoncent des usages nocturnes de la yourte et évoquent des problèmes d insalubrité et de nuisances sonores. Selon la commune, la structure sortirait de son rôle culturel initial en offrant gîte et couvert en journée à des sans-papiers. L association revendique une vocation socioculturelle présente dès le départ du projet.

    GENTRIFICATION

    Le syndic de Prilly affirme qu il est impossible de faire cohabiter La Demeure avec les futures habitations du quartier. Il reconnaît aussi un manque d espaces d accueil de jour dans la région et affirme que La Demeure a rendu les lieux attractifs pour les sans-abris, tandis que la friche serait devenue une zone de non-droit.

    Un futur possible à Renens

    En début d année, l ultimatum posé à La Demeure avait suscité deux interpellations du Parti socialiste au Conseil communal de Prilly et du groupe Ensemble à Gauche de Lausanne, propriétaire du terrain, sans résultat. L’association ne baisse pas les bras et a lancé une cagnotte en ligne pour ouvrir un nouvel espace baptisé Canopy. Elle précise vouloir trouver un espace plus grand et poursuivre le projet avec les personnes actuellement accueillies. Des discussions sont en cours avec la commune de Renens.

  • Santé de Donald Trump : le bulletin médical confirme une excellente forme physique après une visite médicale de routine

    Santé de Donald Trump : le bulletin médical confirme une excellente forme physique après une visite médicale de routine

    Point médical et contexte

    Le bulletin médical publié vendredi fait suite à une visite de routine à l’hôpital militaire Walter Reed, près de Washington, et indique que Donald Trump est en excellente santé. Âgé de 79 ans, le président américain a effectué sa deuxième évaluation depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier.

    État de santé et performances

    Selon le document transmis par la porte-parole, l’âge cardiaque serait environ 14 ans plus jeune que l’âge chronologique. Le médecin de la présidence, Sean Barbabella, affirme que la santé globale demeure « excellente », avec de bonnes performances dans les domaines cardiovasculaire, pulmonaire, neurologique et physique.

    Vaccin Covid-19 et déplacement international

    Le bulletin mentionne qu’un rappel du vaccin contre le Covid-19 a été effectué « en vue d’un déplacement international ». Il est également précisé que le ministre de la Santé, RFK Jr., est décrit comme ayant des positions sceptiques vis-à-vis des vaccins.

    Contexte et éléments visibles

    Cette visite médicale annuelle de routine, annoncée par la Maison-Blanche, fait suite à un examen réalisé en avril, au cours duquel le médecin avait jugé Trump en très bonne santé. Des photos récentes montrent des traces sur la main droite; la Maison-Blanche affirme que ces bleus proviennent de serrages de main répétés et de la prise d’aspirine comme traitement cardiovasculaire standard. Par ailleurs, il est indiqué que Donald Trump souffrirait d’insuffisance veineuse chronique, une affection courante et bénigne se manifestant notamment par des gonflements des chevilles.

  • Un amour infini : rencontre fortuite à Tenerife entre Louise et Nathan (roman de Ghislaine Dunant)

    Un amour infini : rencontre fortuite à Tenerife entre Louise et Nathan (roman de Ghislaine Dunant)

    Ralentir le temps, une invitation à la réflexion

    En 1964, Tenerife accueille Louise, mère de famille française, et Nathan, astrophysicien hongrois, qui se croisent par le hasard. Tous deux marqués par la guerre, ils passent trois jours à parcourir l’île volcanique, évoquant leur passé et partageant leurs réflexions sur le monde. Un lien intellectuel et sensuel, aussi puissant qu’inattendu, se noue entre eux.

    Contexte historique et choix narratif

    Selon l’auteure, situer l’intrigue en 1964 n’est pas anodin: être vingt ans après la guerre permet de faire émerger des souvenirs forts pour chacun, sans les confiner dans les bouleversements de la fin des années 60. Le cadre temporel précède les grands changements de 1968, symbolisant une période de transition.

    Dans une interview, Ghislaine Dunant indique que ce décalage temporel sert à rappeler des moments marquants qui resurgissent pour les deux personnages.

    Le roman se nourrit aussi d’une réflexion sur le rythme du monde contemporain et sur l’impossibilité de répondre à l’immédiateté des informations, tant dans le travail que dans la vie sociale.

    Ouverture à l’autre

    Au-delà de l’amour, l’œuvre insiste sur l’ouverture à l’altérité. L’auteure rappelle qu’il s’agit d’un trait qui se rétrécit aujourd’hui; Nathan est un émigré, un exilé, et Louise et lui n’ont initialement aucun point commun, ce qui rend leur rencontre d’autant plus déterminante.

    Au fil des échanges, Nathan perçoit en Louise un savoir distinct, une connaissance qui la rend mystérieuse et fascinante. Faire une ouverture à l’intérieur de soi est, selon elle, une démarche particulièrement importante dans le contexte actuel.

    Propos recueillis par Anne Laure Gannac.

    Adaptation web: Sarah Clément.

    Ghislaine Dunant, « Un amour infini », Albin Michel, août 2025.

  • Brigitte Bardot dévoile Mon BBcédaire, un ouvrage manuscrit illustré par Fayard

    Mon BBcédaire, un livre écrit à la main par Brigitte Bardot

    Le livre Mon BBcédaire, entièrement rédigé à la main et illustré par Ayoub Bougria, est présenté par Fayard comme une immersion dans la personnalité d une femme âgée de 91 ans qui a marqué son époque par son indépendance, son engagement et son audace.

    Depuis Saint-Tropez, où elle possède la maison La Madrague, Bardot propose des passages qui vont de A à Z, associant des noms de lieux ou de personnalités connus de Bardot. Le texte privilégie une écriture ronde et des choix de mots soignés.

    Portraits et jugements sur des icônes du cinéma

    Elle affirme son attachement pour Jean-Paul Belmondo, le décrivant comme un acteur formidable, génial, drôle et courageux. En revanche, Alain Delon est présenté comme porteur du meilleur comme du pire. Marcello Mastroianni est qualifié de charmant mais considéré comme un acteur sans génie ni personnalité véritablement inoubliable.

    Érotisme et regard sur l amour

    Sur le registre intime, Bardot évoque des jeux d amour où tout peut être permis, mêlant imagination, une certaine perversité et coquinerie amoureuse.

    Une analyse de la France et de son paysage politique

    Évoquant La Madrague et le village de Saint-Tropez, elle regrette ce que le lieu est devenu, une cité de milliardaires où le charme d autrefois n est plus perceptible.

    Elle décrit la France comme terne, triste et soumise, et affirme que la droite serait selon elle le seul remède urgentissime à l agon ie de la nation, tout en évoquant une proximité avec Marine Le Pen du Rassemblement national.

    Contexte et édition

    Brigitte Bardot avait publié en 1996 ses mémoires Initiales BB. Mon BBcédaire est publié par Fayard et est paru le 1er octobre 2025. La présentation précise que l ouvrage est illustré par Ayoub Bougria et que des crédits photographiques demeurent associés à l édition.

    Crédits : afp/olhor

  • « Un frère » de David Thomas : un regard nuancé sur le lien fraternel face à la schizophrénie

    « Un frère » de David Thomas : un regard nuancé sur le lien fraternel face à la schizophrénie

    Salué par les sélections du Goncourt et du Femina, le récit de David Thomas se distingue comme l’un des romans-événements de la rentrée littéraire. L’auteur y rend hommage à son frère Édouard, décédé en 2022, après avoir longtemps hésité à écrire ce livre, craignant d’ajouter une voix de plus au corpus déjà abondant sur la maladie mentale.

    Contexte et réception

    Le roman s’impose comme une étape majeure de la littérature française contemporaine, en explorant le lien fraternel au sein d’un parcours marqué par la schizophrénie.

    Genèse et hésitations

    Cette réticence tenait d’abord à la présence du frère : « Je ne pouvais pas écrire ce roman car mon frère était vivant et il n’aurait très probablement pas supporté que je raconte tout ça. Et puis aussi parce que moi, j’étais dedans », confie David Thomas dans le podcast QWERTZ du 24 septembre.

    Le tournant après le deuil et la reconnaissance

    Le déclic survient après la mort d’Édouard et l’obtention du Prix Goncourt de la nouvelle en 2023 grâce au recueil « Partout les autres ». Au sortir d’un an de deuil, cette distinction agit comme une lumière. L’idée d’un nouveau recueil de nouvelles s’efface alors et le roman s’impose. Habitué à la fiction, l’auteur se confronte pour la première fois à l’autofiction, assumant un « je » autobiographique.

    « Rien n’est plus dur pour moi que de m’écrire », admet-il dans « Un frère ». La force du livre réside dans sa concision: chaque scène va droit au but, héritage de l’expérience de nouvelliste de David Thomas.

    Retrouver le frère perdu

    Le roman plonge dans la vie d’Édouard, mais aussi dans celle de David Thomas, indissociablement liée à la maladie qui l’affecte.

    « J’ai perdu deux fois mon frère. La première perte fut un éloignement interminable de presque quarante ans durant lesquels la maladie mentale me privera, chaque jour un peu plus, de mon premier écho. » Extrait de « Un frère » de David Thomas

    Le 21 juin 2022, l’auteur découvre le corps sans vie de son frère dans son appartement. Étendu sur son lit, Édouard est victime d’un AVC. Face à l’image insoutenable de son frère assimilié à la mort, l’écriture devient une quête pour retrouver l’homme qu’il fut. « J’avais besoin de retrouver mon frère. Alors je suis remonté, j’ai marché jusqu’à la source », explique-t-il.

    Cette source, c’est l’enfant, l’adolescent et le jeune homme qu’Édouard fut, avant que la schizophrénie ne le submerge.

    La réalité crue de la maladie

    David Thomas refuse tout romanesque ou romantique à propos de la schizophrénie. La maladie mentale apparaît comme noire, âpre et rude. « Ce qu’il y avait d’insupportable dans la mort de mon frère, ce n’était pas sa mort, c’était sa vie », écrit-il. Une vie qu’Édouard a dû combattre chaque jour.

    L’auteur dénonce sans détour les failles du système médical et le manque de moyens qui laisse les familles démunies face à des équipes hospitalières qui tâtonnent. Il évoque aussi le rôle dévastateur du cannabis sur les psychoses, et ne craint pas de montrer la poussière et la saleté qui peuvent entourer le quotidien d’un malade : « Ce n’est pas l’appartement de mon frère qui est sale, c’est la maladie qui est dégueulasse. »

    Un portrait nuancé, traversé de poésie

    Malgré la dureté du sujet, l’ouvrage trace un portrait nuancé du frère : fragile et parfois violent, mais aussi brillant enfant, audacieux, passionné de musique et courageux. Un « lutteur » qui a affronté la maladie tout au long de sa vie.

    Au fil de l’écriture, l’auteur lit et met en parallèle la poésie russe qu’il découvre alors — Anna Akhmatova, Ossip Mandelstam, Joseph Brodsky — des voix qui, comme Édouard, se heurtent à une tyrannie intérieure et à une réalité complexe. « J’en suis venu à la conclusion que mon frère est un poème, non pas un poète, car si le poète peut retranscrire consciemment cette autre réalité, le malade, lui, en est incapable », confie David Thomas.

    Sans pathos, « Un frère » apparaît comme un témoignage puissant d’amour et de résilience, rédigé avec une sincérité rare.

    David Thomas, « Un frère », éditions de l’Olivier, août 2025.