Les épisodes de chaleur extrême peuvent avoir un impact rapide et potentiellement grave sur la santé, mais aussi des effets différés. Lorsque ces vagues de chaleur s’étendent sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines, la question de l’accumulation des risques sanitaires se pose, même si les données scientifiques restent encore limitées.
Chaleur extrême : des effets immédiats et différés
Le coup de chaleur, illustré ici par les températures extrêmes observées en Inde en 2024, fait partie des menaces les plus immédiates. Déshydratation importante, troubles cardiovasculaires et respiratoires peuvent survenir pendant ou après l’exposition, avec parfois un décalage de plusieurs jours avant la manifestation des symptômes.
En Europe, l’été récent a été marqué par deux épisodes notables : depuis juin, certaines zones comme la France ont connu des températures dépassant les 40°C – un pic à 42,9°C ayant été enregistré en Ardèche. Ce type de vague de chaleur se distingue désormais autant par son intensité que sa durée, un facteur dont les effets exacts sur la santé restent étudiés.
Une accumulation des impacts encore mal définie
Les scientifiques n’ont pas encore établi de consensus sur les conséquences spécifiques d’une exposition prolongée à des températures extrêmes. Certaines publications évoquent un effet cumulatif significatif sur la mortalité, tandis que d’autres relèvent des différences importantes selon les régions, allant jusqu’à considérer que l’impact direct de la durée pourrait être limité. Une synthèse parue en 2018 dans la revue Science of The Total Environment illustre cette diversité de résultats.
Recherche en évolution sur la santé et la chaleur
Les connaissances se sont toutefois affinées sur certains effets indirects. Par exemple, la qualité du sommeil est désormais identifiée comme vulnérable à la chaleur prolongée. Le rapport Lancet Countdown 2024 souligne que la privation ou la dégradation du sommeil liée aux températures élevées peut, à terme, affecter la santé physique et mentale. Un sommeil insuffisant nuit aux capacités de récupération, et cet impact peut s’aggraver au fil des nuits chaudes.
En 2024, la revue Sleep Medicine a publié une synthèse concluant que l’augmentation des températures, liée au changement climatique et à l’urbanisation, représente une menace mondiale pour le sommeil.
Conseils de prévention en période de forte chaleur
Se rafraîchir efficacement
Aérer les pièces durant la nuit lorsque la température extérieure baisse, puis fermer fenêtres, volets ou stores dès le matin. Rester dans un endroit frais, comme un espace climatisé, et prendre des douches tièdes ou fraîches (éviter l’eau glacée pour ne pas provoquer une réaction thermique excessive).
Limiter les efforts physiques
Réduire les activités physiques ou domestiques intenses aux heures les plus chaudes (11h à 16h), afin d’éviter une élévation supplémentaire de la température corporelle.
Maintenir une hydratation adéquate
Boire régulièrement de l’eau, même sans sensation de soif. Éviter les boissons sucrées, caféinées ou alcoolisées qui peuvent accentuer la déshydratation.
Surveiller les signes d’alerte
Fièvre, peau rouge et sèche, accélération du pouls ou de la respiration, nausées, maux de tête ou vertiges peuvent être les signes d’un coup de chaleur. En cas de suspicion, consulter un médecin sans délai est recommandé.
Si les connaissances scientifiques sur l’effet cumulatif d’une canicule prolongée évoluent encore, les gestes préventifs demeurent essentiels pour se protéger et réduire les risques liés à la chaleur persistante.