Allemagne : une épargne pour les retraites dès l enfance
Pour préserver le système de retraite par répartition face au vieillissement démographique, Berlin mise sur l épargne privée. L État versera 10 euros par mois, destinés à un plan d investissement coté en Bourse.
Les fonds seront bloqués jusqu à l âge de la retraite, afin d accumuler au moins 100’000 euros de capital en 50 ans, selon les taux de rendements envisagés.
Lors du journal de 19h30 sur RTS, un couple franco-allemand, parents de deux petites filles, se montre favorable à l’idée. Edouard Hundemer, le père, déclare : « C’est plutôt bien d’avoir des placements organisés par l’État et qui motivent à épargner ».
Christine Laue, la maman, ajoute : « C’est aussi une piqûre de rappel bien utile, parce qu’on sait que le déficit des caisses de retraites se creuse et qu’à long terme, les pensions ne suffiront plus pour vivre décemment ».
Vers le long terme et les conditions de rendement
Avec cette cotisation retraite anticipée, financiée par l’État mais gérée par le privé, l’Allemagne cherche à familiariser les jeunes avec l’épargne dès le plus jeune âge.
Si les rendements restent au rendez-vous, la somme finale pourrait atteindre 107 000 euros, selon Sparkasse, banque d’épargne. Thorsten Artelt, conseiller en placements, explique : « C’est une bonne chose de commencer à épargner dès le plus jeune âge, car c’est mathématique : en commençant dès l enfance et avec l effet du taux d intérêt, on peut accumuler un capital important et éviter ainsi des problèmes plus tard ».
Une fois la majorité atteinte, le titulaire du compte pourra continuer à alimenter son compte jusqu’à la retraite.
Système complémentaire et avis d experts
Face au vieillissement de la population, le gouvernement espère ainsi compléter le système de retraite public. Peter Haan, économiste à l Institut DIW, voit une idée pertinente mais sous condition : « Avec ce genre de produits, il y a toujours des risques et il faut apprendre des erreurs passées. Le gouvernement a tout intérêt à privilégier un produit standard bon marché et sur lequel les instituts bancaires ne peuvent pas obtenir des rendements trop élevés pour garantir que cet argent finance vraiment les retraites. »
Le projet devrait coûter environ un milliard d’euros chaque année à l’État allemand.
Anne Maillet/juma