Accès aux soins garanti dans tout le canton vaudois malgré les coupes budgétaires, affirme Rebecca Ruiz

Contexte et assurances sur l’accès aux soins

Interrogée dans Forum et lors du 19h30, la ministre vaudoise de la Santé a cherché à rassurer face au contexte budgétaire et à rappeler l’objectif d’assurer l’accès aux soins dans toutes les régions du canton.

« L’accès aux soins dans toutes les régions du canton sera garanti », a-t-elle assuré.

« Il n’a jamais, ô grand jamais, été question de supprimer les institutions que toutes ces populations défendent », a-t-elle précisé, ajoutant que « l’on n’a jamais dit qu’il fallait renoncer à des soins dans les régions qui sont concernées, bien au contraire. Il n’a jamais été dit non plus que l’on devait renoncer aux établissements médico-sociaux. »

« Par contre, il est clair que nous sommes dans une situation financière difficile, que des cibles ont été imposées aux différents départements et que, dans le domaine sanitaire, un certain nombre de coupes doivent malheureusement être faites », a expliqué la conseillère d’État.

Réactions locales et enjeux budgétaires

Des habitants, du personnel soignant et des élus locaux se sont mobilisés jeudi face à ces coupes annoncées en juillet, dans le contexte de la santé financière du canton. Le Pôle Santé du Pays-d’Enhaut dessert 5000 habitants, dont 26 % ont plus de 65 ans.

Le budget des hôpitaux régionaux vaudois est moins amputé que prévu: le gouvernement a réduit les coupes dans les hôpitaux régionaux, passant de 20 à 5 millions de francs. Pour le Pôle Santé Pays d’Enhaut, la réduction du budget 2026 est de 120’000 francs, contre les 4,6 millions annoncés par le Conseil d’État en juillet.

« Pour moi, il était clair au moment où ces annonces ont été faites que l’on était au début de la procédure budgétaire et que l’on allait entamer des discussions », a indiqué Rebecca Ruiz. Le Conseil d’État a entendu les arguments des institutions concernées et pris en compte leurs besoins.

« On a entendu la nécessité d’avoir du temps pour pouvoir engager des réformes, pour pouvoir agir de manière plus étroite avec les hôpitaux de référence, pour pouvoir prouver aussi que dans ces institutions-là, on mise réellement sur des soins coordonnés », a ajouté la conseillère d’État.

« Je me réjouis évidemment aujourd’hui que l’on ait réussi à trouver un chemin sur la base de leurs propositions pour pouvoir atteindre des cibles qui sont correctes pour le Conseil d’État, mais avec des coupes beaucoup moins importantes pour des institutions », a-t-elle ajouté.

Perspectives de réforme et planification sanitaire

Afin d’assurer la pérennité des soins de proximité dans le canton, les structures périphériques devront toutefois trouver des solutions. Plusieurs institutions hospitalières ont déjà exprimé leur volonté d’entreprendre des réformes, a indiqué la ministre.

« Certains pôles sont prêts à évoluer dans le modèle qui est le leur. Certains ont d’ores et déjà dit qu’il était nécessaire pour eux de se rapprocher de leurs hôpitaux de référence », a-t-elle illustré. Cette évolution est d’autant plus importante que « toutes les structures hospitalières de Suisse connaissent aujourd’hui des difficultés financières ».

La planification sanitaire devra être débattue au niveau politique afin d’établir une approche coordonnée sur un territoire très divers, tout en garantissant dans chaque région un accès à des soins de proximité et à une médecine de premier recours, a conclu Rebecca Ruiz.

Propos recueillis par Valentin Emery et Renaud Malik. Adaptation web: Emilie Délétroz