Plan américain pour l’Ukraine : analyses et réactions autour des 28 points et des discussions à Genève

Contexte et premiers avis sur le plan en 28 points

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a estimé dimanche qu’il n’était pas nécessaire de présenter une contre-proposition complète au plan américain destiné à mettre fin au conflit entre la Russie et l’Ukraine, même si plusieurs questions demeurent à discuter. Elle a ajouté que de nombreux éléments du texte lu semblaient acceptables et qu’il serait plus judicieux de s’appuyer sur la proposition existante et de se concentrer sur les points réellement cruciaux.

Ces échanges interviennent alors que des responsables américains et ukrainiens se réunissent à Genève pour discuter du cadre en 28 points défendu par les États-Unis, dans le cadre des discussions qui se tiennent en marge du sommet du G20 à Johannesburg.

Avancées à Genève et avis des responsables

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio et le négociateur ukrainien Andriï Iermak ont salué des progrès jugés significatifs dans les pourparlers à Genève et ont indiqué que les délégations poursuivraient les discussions en soirée. Un membre de la délégation ukrainienne a déclaré que la version actuelle du document reflétait déjà la plupart des priorités clés de Kiev, même si l’approbation reste en cours.

Réactions des décideurs européens et britanniques

Le chancelier allemand Friedrich Merz s’est montré sceptique quant à la probabilité d aboutir à un accord sur les 28 points dans les jours qui viennent, évoquant des divergences persistantes et appelant à une implication accrue de l’Europe et de l’Ukraine dans le processus.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a rappelé le rôle central de l’Union européenne dans tout plan de paix crédible et durable, affirmant que l’Ukraine doit pouvoir choisir son destin et viser une éventuelle intégration européenne. Des dirigeants européens ont également souligné que le plan nécessitera du travail supplémentaire.

Rencontres et délégations

Des conseillers à la sécurité nationale des dirigeants français, allemand, britannique et italien ont participé à Genève pour discuter du plan avec les délégations américaine et ukrainienne. Une Déclaration commune signée par des dirigeants et l’Union européenne indique que le document en 28 points constitue une base nécessitant des travaux supplémentaires, notamment en raison des limitations perçues pour les forces ukrainiennes.

Éléments du plan et garanties pour l’Ukraine

Le texte américain propose un cadre de négociations assorti de garanties de sécurité occidentales destinées à protéger l’Ukraine contre de futures agressions. Toutefois, il est perçu comme présentant des aspects susceptibles d’impliquer des concessions territoriales et des réformes militaires. Le plan reste en phase d’examen et suscite des débats sur son équilibre entre concessions et garanties.

Évolutions sur le terrain et appels à une issue pacifique

Sur le front est, la Russie a revendiqué la prise de trois localités, tandis que les combats persistent et que les partenaires internationaux poursuivent leurs discussions à Genève et ailleurs dans l’espoir de mettre fin à la guerre et d’éviter une nouvelle escalade. L’armée ukrainienne demeure engagée pour conserver des positions clés et éviter des reculs importants.

Éléments institutionnels et contexte politique

Parallèlement, la Biélorussie a annoncé la grâce de 31 citoyens ukrainiens dans le cadre d’un accord entre les présidents Loukachenko et Trump. En Ukraine, Zelensky a annoncé le lancement d’un audit du secteur de la défense en réponse à un scandale de corruption impliquant un proche du président. L’auteur présumé de ce système de détournement serait Timour Minditch, un proche du président et ancien associé d’affaires.

Perspective diplomatique et prochaines étapes

Des pourparlers sont prévus en Suisse entre des responsables ukrainiens et américains pour discuter des paramètres possibles d’un futur accord de paix. Zelensky a signé samedi un décret formant la délégation qui participera au processus de négociation avec les États-Unis et d autres partenaires, dirigée par Andriï Iermak et comprenant notamment des responsables de la sécurité et du renseignement, ainsi que le chef d’état-major. En marge du G20, les dirigeants européens et américains ont évoqué l’importance d’un dialogue continu et de la nécessité de parvenir à une paix juste et durable.

Rencontres entre Macron, Merz et Starmer

Lors du sommet du G20 à Johannesburg, Emmanuel Macron, Friedrich Merz et Keir Starmer se sont entretenus sur le plan américain pour l’Ukraine et ont convenu de poursuivre une coopération permettant d avancer vers une solution pacifique, après des discussions préalables à Berlin.

Face à ces échanges, les acteurs appellent à une approche qui respecte le droit international et donne à l’Ukraine les moyens de choisir son avenir, tout en œuvrant pour mettre fin à l’effusion de sang et garantir la sécurité de la région.