Une visite axée sur la normalisation et la sécurité
Le prince héritier Mohammed ben Salmane s’envole vers les États-Unis dans le cadre d’une visite officielle destinée à renforcer les liens entre les deux pays, selon le palais royal.
Il est prévu que le président américain Donald Trump et le dirigeant saoudien se rencontrent pour examiner les relations bilatérales et les moyens de les approfondir dans divers domaines, et pour discuter de sujets d’intérêt commun, selon l’agence SPA qui cite le palais.
Une relation bilatérale particulière
Invité lundi dans Tout un monde, David Rigoulet-Roze, chercheur à l’Institut d’Analyse Stratégique et associé à l’Institut européen pour les Études sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, affirme que Donald Trump et Mohammed ben Salmane entretiennent une relation privilégiée.
Le président américain compte beaucoup sur Ryad pour, à terme, intégrer la dynamique des accords d’Abraham visant à normaliser les relations entre Israël et plusieurs pays arabes. Toutefois, selon le chercheur, la signature d’un tel cadre paraît difficile dans l’état actuel des choses, et la question de Gaza demeure non résolue; les avancées se produisent néanmoins de façon discrète.
Un accord de défense à l’agenda
Un autre volet figure à l’ordre du jour : un accord de défense entre Washington et Ryad. Mohammed ben Salmane serait demandeur d’un accord militaire, souligne Rigoulet-Roze, ce qui s’inscrit dans une volonté de renforcer la sécurité du royaume face aux menaces régionales et dans le cadre de l’effort américain visant à consolider une éventuelle normalisation avec Israël.
L’épisode des bombardements des infrastructures pétrolières en septembre 2019 est évoqué comme un électrochoc pour l’Arabie saoudite. Officiellement attribuée aux Houthis, l’attaque serait selon le chercheur liée à des acteurs pro-iraniens. À l’époque, le prince héritier avait sollicité une riposte américaine en vertu du pacte du Quincy, afin de garantir la sécurité du royaume. Aujourd’hui, il chercherait à renforcer cette garantie face aux risques régionaux.
Retour sur le passé et répercussions diplomatiques
La dernière visite de Mohammed ben Salmane à la Maison Blanche remonte au 20 mars 2018, quelques mois avant l’assassinat de l’éditorialiste Jamal Khashoggi. David Rigoulet-Roze rappelle que Donald Trump a contribué à redorer l’image de Ryad pour des raisons géopolitiques et économiques.
Ce déplacement marque ainsi un retour remarqué sur la scène internationale pour le prince héritier, selon l’expert. Par le passé, Ryad avait accueilli le président américain lors d’une visite officielle qui avait été accompagnée de promesses d’investissement estimées à 600 milliards de dollars pour les États-Unis, renforçant l’alliance stratégique entre les deux pays.
