Contexte et portée de la mesure
À Genève, les emplois étudiants réalisés pendant les vacances scolaires et dont la durée cumulée n’excède pas 60 jours par an ne seraient plus rémunérés au même taux que le salaire minimum légal, fixé à 24.48 fr. l’heure. Pour ces postes, la rémunération horaire serait réduite de 25 %, soit 18.75 fr. l’heure.
Le Grand Conseil a adopté jeudi une dérogation à la loi portée par le peuple en 2020.
Cadre politique et objectifs exprimés
Selon les partis de droite, majoritaires, cette dérogation constituerait un soutien au premier emploi des jeunes et pourrait relancer les jobs d’été.
Le peuple sera appelé à se prononcer; un référendum automatique est prévu afin que, si la mesure est validée, la tarification entre en vigueur avant l’été.
Réactions et données pour le débat
Position des partisans et arguments
Les partisans s’appuient sur un sondage de la Fédération des entreprises romandes, qui, selon eux, indiquerait une diminution des offres de jobs d’été depuis l’entrée en vigueur du salaire minimum. La gauche conteste toutefois les résultats.
Position de la gauche et craintes principales
Vincent Canonica, député de Libertés et Justice sociale et président de la Commission de l’économie, affirme que les employeurs pourraient privilégier des profils formés et expérimentés plutôt que des étudiants lorsque le coût salarial est moindre, ce qui réduirait les opportunités pour les jeunes cherchant une première expérience professionnelle. La gauche déplore que ces changements fragilisent des milliers d’étudiants et les présente comme une atteinte au droit des travailleurs et au principe du salaire minimum.
Impacts envisagés et débats
En limitant les coûts pour l’employeur par le biais de cette dérogation, les partisans estiment que les jobs d’été pourraient repartir, tandis que les opposants avertissent d’une précarisation accrue pour les jeunes et d’une remise en cause du salaire minimum.
Calendrier et suites
La mesure est accompagnée d’un référendum automatique et sera soumise au vote des Genevoises et Genevois en mars, afin que la tarification potentielle entre en vigueur avant l’été. Par ailleurs, le salaire minimum fait l’objet d’un débat au niveau fédéral: après le Conseil national, le Conseil des États devrait se prononcer prochainement sur ce thème.
