Contexte et chiffres clés
Les Annales 2025 sur la qualité des médias, publiées lundi par le Centre de recherche sur le public et la société (fög) de l’université de Zurich, indiquent que 46,4 % de la population suisse, soit une progression de +0,7 point, appartiennent à la catégorie des indigents en matière d’information.
Les indigents médiatiques désignent les personnes qui ne consomment pas ou très peu d’informations, ou qui s’informent principalement via les réseaux sociaux. Cette part a tendance à augmenter, selon le fög qui s’appuie sur un échantillon représentatif.
Selon Mark Eisenegger, directeur du fög, la consommation régulière et active de contenus journalistiques via différents canaux est déterminante pour le niveau d’information de la population.
Conséquences et enseignements pour la démocratie
Les résultats montrent que ce groupe présente des connaissances nettement inférieures à celles du reste de la population sur des questions politiques et sociales. L’étude rappelle que la consultation des réseaux sociaux ne suffit pas pour s’informer.
« La consommation régulière et active de contenus journalistiques via différents canaux est donc déterminante pour le niveau d’information de la population », affirme Mark Eisenegger, directeur du fög.
Implications et pistes d’action
Le rapport souligne qu’un public informé nécessite un journalisme professionnel. Une utilisation accrue des informations s’accompagne également d’un intérêt politique et d’un positionnement politique plus clair. Les acteurs éducatifs et les décideurs publics sont encouragés à investir davantage dans l’éducation politique et la compétence médiatique.
Selon les Annales 2025, la disposition à payer pour les actualités en ligne augmente pour la première fois depuis quatre ans, de 5 points par rapport à l’année précédente, pour atteindre 22,5 %. Toutefois, la majorité des Suisses demeure réticente à payer pour des offres d’actualités en ligne.
Le rôle de l’intelligence artificielle et ses enjeux
L’intelligence artificielle est présentée comme une opportunité et une menace pour le journalisme. Elle est déjà employée dans les rédactions pour des tâches de soutien telles que la transcription ou la correction.
Par ailleurs, le développement des chatbots IA pourrait réduire le contact direct entre le public et les médias, et interroger le rôle des médias en tant que sources dans les réponses fournies par ces outils. Selon l’étude, les contenus journalistiques constituent la principale source d’information sur l’actualité pour les chatbots, et « les fournisseurs d’IA profitent largement des contenus journalistiques sans que les médias ne reçoivent la moindre compensation », rappelle Mark Eisenegger.