Analyse politique de Daniel Cohn-Bendit
Ancien leader de Mai 68 et ex-éurodéputé écologiste, Daniel Cohn-Bendit demeure une voix d’observation attentive de la vie politique française. Selon lui, le premier enjeu réside dans une perception tenace selon laquelle une majorité pourrait encore émerger au Parlement, alors que ce cadre semble désormais révolu. « Les forces politiques françaises rêvent d’une situation qui n’existe plus ».
Une impasse née du manque de compromis
Pour lui, l’impossibilité de conclure des accords alimente une impasse institutionnelle, que ce soit dans le cadre d’un rapprochement entre centre et centre‑gauche ou entre centre et extrême droite.
Macron, international et institutions
Sur Emmanuel Macron, il reconnaît des avancées sur la scène internationale, mais affirme que « il n’a pas tout à fait compris les rouages de la politique ». Le chef de l’État serait, selon lui, en partie à l’écart du rôle des institutions intermédiaires, ce qui affaiblirait sa capacité à gouverner dans un pays où « la France d’en bas connaît d’énormes difficultés ».
Colère sociale et expression électorale
Relativisant l’ampleur des mobilisations, il déclare : « Un million de manifestants, ou 500’000 selon la police, ce n’est pas énorme pour la France ». Il distingue toutefois deux formes de colère: la grogne traditionnelle de gauche qui descend dans la rue et celle du Rassemblement national, qui s’exprime surtout dans les urnes avec environ 11 millions de votes. Selon lui, la principale force de rejet du système ne se situe plus à gauche mais à l’extrême droite.
Souveraineté européenne et avenir de la France
Enfin, sur la relation entre souveraineté nationale et européenne, il affirme que Macron « a compris que la souveraineté française dépend de la souveraineté européenne ». Pour lui, l’indépendance du pays est indissociable de la construction européenne.